Le Nigeria a catégoriquement rejeté toute idée d’accueillir des ressortissants étrangers déportés des États-Unis, y compris des Vénézuéliens ou des prisonniers de pays tiers, dans le cadre des nouvelles pressions exercées par l’administration Trump. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a fait savoir que son pays « ne pliera pas » devant de telles demandes.
Intervenant lors d’une interview accordée à la chaîne privée Channels TV, le chef de la diplomatie nigériane a cité les paroles d’un célèbre groupe de rap américain des années 1990 pour illustrer son refus catégorique.
« Pour reprendre les mots du célèbre groupe de rap US Public Enemy, souvenez-vous d’une réplique de Flava Flav, un des membres du groupe, qui disait : “Flava Flav a ses propres problèmes. Je ne peux rien faire pour toi, l’homme”. »
Une manière originale, mais directe, d’envoyer un message clair à Washington : le Nigeria refuse d’être un « dépotoir diplomatique » pour les dossiers sensibles de l’administration américaine.
Un pays déjà sous pression
« Nous avons déjà plus de 230 millions d’habitants », a rappelé le ministre, mettant en lumière les défis économiques, sociaux et sécuritaires auxquels son pays est confronté. De l’insécurité au chômage en passant par les tensions internes, le Nigeria peine déjà à répondre aux besoins de sa population.
Selon des sources diplomatiques, les États-Unis cherchent actuellement à conclure des accords bilatéraux avec plusieurs pays africains pour relocaliser des migrants ou détenus issus de zones de conflit ou de pays sous sanctions.
Un précédent diplomatique tendu
Ce refus s’inscrit dans une tendance croissante au sein des pays du Sud à s’opposer aux décisions unilatérales des puissances occidentales. Le Nigeria, poids lourd régional, semble vouloir s’imposer davantage sur la scène diplomatique en affirmant sa souveraineté et ses priorités internes.
Xolomo Tokpa

