L’ancien ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, a comparu ce mercredi devant les juges dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds publics. Ce procès très attendu s’est ouvert malgré les nombreuses exceptions soulevées par la défense, qui a tenté d’obtenir un report.
La salle d’audience était comble pour cette première journée d’audition, marquée par une tension palpable entre les parties. Les avocats de M. Mutamba ont en effet introduit plusieurs requêtes, dénonçant des vices de procédure et sollicitant la remise de l’affaire à une date ultérieure. Des arguments balayés par la Cour, qui a préféré poursuivre l’instruction des faits dès ce jour.
Un procès « pédagogique » selon le Ministère Public
Dans son exposé liminaire, le représentant du Ministère Public a insisté sur le caractère exemplaire de cette procédure. « Il s’agit d’un procès pédagogique qui vise à démontrer que nul n’est au-dessus de la loi, y compris ceux qui ont incarné la justice », a-t-il déclaré à la presse.
Les faits reprochés à Constant Mutamba remontent à son passage au ministère, où plusieurs malversations financières présumées ont été relevées par un audit interne. Les montants concernés n’ont pas été officiellement confirmés, mais les sources judiciaires évoquent plusieurs centaines de milliers de dollars.
Une stratégie de défense axée sur la procédure
La défense, de son côté, conteste non seulement les accusations, mais également la compétence de la juridiction saisie. Les avocats affirment que leur client fait l’objet d’un acharnement politique, et demandent l’annulation pure et simple des poursuites pour vice de forme.
Malgré ces contestations, le tribunal a ordonné la poursuite des débats. L’audience a été suspendue en fin de journée, et devrait reprendre dans les prochains jours pour les premières auditions de témoins et la présentation des pièces à conviction.
Conclusion :
L’ouverture de ce procès contre un ancien haut responsable de la justice envoie un signal fort dans un pays où la lutte contre la corruption reste un chantier prioritaire. Reste à savoir si la procédure ira à son terme dans un climat judiciaire souvent perçu comme politisé.
Xolomo Tokpa

