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lundi 15 décembre 2025

Guinée : la suppression du CEE divise des écoles privées

Depuis plusieurs jours, les autorités du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A) ont engagé une réflexion sur la suppression de l’examen du Certificat d’Études Élémentaires (CEE) en République de Guinée. L’objectif affiché est de prendre une décision qui pourrait, à terme, renforcer la qualité de l’enseignement primaire et secondaire dans le pays. Toutefois, cette mesure suscite des réactions divergentes parmi les acteurs du système éducatif guinéen. Si certains saluent cette initiative, d’autres y voient un risque de fragilisation du système éducatif national.

Parmi les partisans de la suppression figure Oumar Barry, Directeur Général de l’École Internationale de Conakry, située à Sonfonia. Il se félicite de cette orientation et estime qu’elle facilitera l’accès de tous les élèves guinéens à l’enseignement fondamental.

« C’est une décision mûrement réfléchie par les autorités éducatives et des experts en éducation. Supprimer le CEE peut paraître prématuré, mais cela ouvre la voie à un accès élargi au collège pour tous les élèves. L’enseignement fondamental comprend le primaire et le secondaire, jusqu’en 10e année. Ensuite, avec le Brevet, les parents pourront orienter leurs enfants vers des écoles professionnelles pour apprendre un métier et contribuer au développement de notre pays. Dans plusieurs pays comme le Mali, cet examen a déjà été supprimé. Cela permettra aussi à la Guinée de respecter les exigences des Nations Unies en matière d’accès universel à l’éducation fondamentale. Nous saluons cette décision. »

À l’inverse, d’autres encadreurs se montrent plus sceptiques quant à l’opportunité d’une telle réforme. Falilou Diallo, Directeur Général du Groupe Scolaire Abdoul Malick Diallo, situé à Soumbouyah, exprime ses réserves.

« En tant que syndicat, notre position est claire : la Guinée n’est pas encore prête à supprimer le CEE. Cela risquerait d’aboutir à un « enseignement d’abandon ». Aujourd’hui, beaucoup d’élèves atteignent la terminale sans savoir correctement lire ou écrire. Les évaluations dans les classes intermédiaires ne sont pas suffisamment rigoureuses. Avant toute suppression, il faut renforcer ces classes, doter les écoles et les enseignants des moyens nécessaires, et former les acteurs du système éducatif. Supprimer le CEE, dans les conditions actuelles, reviendrait à disqualifier notre système. Nous exhortons donc les autorités à poursuivre les études et à examiner tous les paramètres avant de prendre une décision définitive. »

Facinet Soumah

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