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vendredi 13 juin 2025

Conflit en RDC : Washington exige un retrait militaire rwandais

Les États-Unis haussent le ton dans le dossier du conflit à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Washington exige désormais un retrait immédiat et vérifiable des troupes rwandaises du territoire congolais avant la signature de tout accord de paix entre Kinshasa et Kigali. Une condition claire, posée comme préalable indispensable à l’aboutissement du processus diplomatique engagé entre les deux pays.

Une diplomatie plus ferme de la part de Washington

À travers cette injonction, les États-Unis veulent mettre fin à une crise qui perdure depuis plusieurs années dans la région des Grands Lacs. Les autorités américaines affirment que la présence des forces rwandaises en territoire congolais constitue une violation flagrante de la souveraineté de la RDC et alimente l’instabilité, notamment par le soutien présumé du Rwanda au groupe rebelle M23, actif dans le Nord-Kivu.

Selon un haut responsable du département d’État, « aucun accord durable ne pourra être signé sans que les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale de la RDC soient pleinement respectés ». Cette nouvelle posture intervient après la signature en avril dernier d’une déclaration de principe entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, sous l’égide des États-Unis.

Réactions contrastées en RDC

L’annonce américaine suscite des réactions mitigées au sein de l’opinion publique congolaise. Entre espoir de paix et scepticisme vis-à-vis des intentions de Kigali, la prudence reste de mise.

À Kinshasa, plusieurs responsables politiques ont salué la fermeté de Washington. Pour eux, cette condition renforce la légitimité de la RDC dans sa quête de paix et de souveraineté. « Il est temps que la communauté internationale cesse de fermer les yeux sur les ingérences extérieures en RDC », a déclaré un député de l’Union sacrée.

En revanche, certains activistes et membres de la société civile redoutent que cet ultimatum américain ne suffise pas à inverser la donne sur le terrain. Les incursions récurrentes et la complexité des alliances armées locales laissent planer de sérieux doutes sur une désescalade rapide du conflit.

Une paix encore lointaine ?

Le processus de paix est loin d’être acquis. Si le retrait des troupes rwandaises devait avoir lieu, il ouvrirait la voie à des discussions de fond sur la sécurité régionale, la lutte contre les groupes armés et les questions humanitaires. Mais pour l’instant, Kigali continue de nier toute présence militaire sur le sol congolais, compliquant davantage la médiation américaine.

Les prochains mois seront donc décisifs. Washington espère parvenir à un accord avant la fin de l’année, mais cela dépendra du respect des engagements par toutes les parties impliquées, et surtout de la volonté politique réelle des gouvernements de Kigali et de Kinshasa.

Xolomo Tokpa

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