Le 5 juin 2025, les Burundais ont voté pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale et dans les conseils communaux. Mais ce scrutin s’est déroulé dans un climat politique verrouillé, marqué par l’absence criante des figures majeures de l’opposition, notamment le CNL d’Agathon Rwasa.
⚖️ Une opposition exclue, pas absente
Le Congrès national pour la liberté (CNL) a été exclu du processus par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), invoquant une disposition légale interdisant les candidatures aux transfuges politiques pendant deux ans. Cette décision a empêché Agathon Rwasa et plusieurs cadres de son parti de se présenter.
Aimé Magera, représentant du CNL, a affirmé que son parti n’avait pas boycotté le scrutin, mais qu’il avait été « délibérément bloqué ». Selon lui, le CNDD-FDD « a verrouillé l’espace politique, contrôlé la CENI et exclu les électeurs de l’opposition des listes ».
🏛️ Une victoire annoncée pour le CNDD-FDD
En l’absence d’alternative politique crédible, le CNDD-FDD est assuré de remporter une large majorité parlementaire. Le président Évariste Ndayishimiye, lui-même issu du parti, a consolidé son emprise sur le pays depuis 2020. Les résultats officiels sont attendus entre le 10 et le 11 juin.
📉 Un scrutin dans un contexte économique difficile
Ces élections interviennent alors que le Burundi traverse une crise socio-économique majeure : pénuries de carburant, hausse des prix, raréfaction du sucre et des devises. Malgré cela, la population s’est déplacée en nombre pour voter, démontrant un attachement profond à l’expression démocratique, même dans un cadre étouffé.
📌 Et après ?
L’avenir de la démocratie burundaise est plus incertain que jamais. Les appels à l’ouverture de l’espace politique se multiplient, mais sur le terrain, les voix critiques sont étouffées. Si la stabilité institutionnelle est affichée, le pluralisme politique, lui, semble compromis.
Xolomo Tokpa
