Ce jeudi 31 juillet 2025, la Fédération Guinéenne de Mini-Football a tenu une conférence de presse à Conakry, sous l’égide du ministère des Sports, à la suite d’une visite officielle de la Confédération Africaine de Mini-Football. L’objectif principal était de revenir sur la désignation de la Guinée comme pays hôte de la CAN 2027 de la discipline, une décision saluée par l’ensemble des acteurs du secteur et considérée comme le fruit du leadership du président de la Fédération, Mamadou Goudoussy Diallo.
Cependant, au-delà de cette annonce majeure, c’est la question des primes qui a monopolisé l’attention, notamment à travers les déclarations fortes du ministre des Sports, Bogola Haba.
Dès l’entame de son intervention, le ministre a tenu à féliciter l’équipe nationale de Mini-Football pour son engagement :
« C’est la première fois que j’envoie une équipe nationale à une CAN sans qu’elle ne réclame une prime avant le départ. Ils n’ont même pas demandé la prime de qualification. Leur priorité, c’était de jouer. Même leur ordre de mission a été établi après leur départ de Conakry. Maintenant, nous allons les régulariser selon les procédures en vigueur. Et c’est ce que nous attendons de tous les Guinéens. »
Pour Bogola Haba, la culture des primes conditionnelles constitue un véritable frein à la performance des sportifs guinéens :
« Tu ne peux pas exiger une prime pour une compétition que tu n’as même pas encore jouée. Aujourd’hui, les primes ne sont pas les éléments déterminants de la performance d’une équipe. Être sélectionné, avoir un passeport, un visa, loger dans un bon hôtel, évoluer dans un environnement propice, bien manger… voilà ce dont un joueur a besoin pour se surpasser. La prime doit venir après l’effort, comme une récompense. »
Le ministre a dénoncé une mentalité qu’il considère comme nocive pour l’esprit sportif :
« Le principal problème de ce ministère, c’était les primes. Les primes… toujours les primes. À la longue, cela tue l’esprit de conviction. »
S’adressant aux futurs sélectionnés, notamment ceux pressentis pour le CHAN, il a tenu à poser clairement les règles du jeu :
« L’équipe qui se prépare pour le CHAN sait déjà à quoi s’en tenir. Nous avons 14 clubs en Ligue 1 et 14 en Ligue 2. Multipliez cela par le nombre de joueurs, vous verrez combien de talents nous avons. Si vous êtes choisis parmi les 23 et que vous n’êtes pas d’accord, vous pouvez rentrer tranquillement à la maison. Le mot prime, on ne veut plus l’entendre. Parce que c’est justement cela qui empoisonne l’atmosphère au sein de nos équipes. »
Facinet Soumah