Cotonou, 6 juin 2025 – Le nord du Bénin, déjà en proie à une insécurité croissante, a de nouveau été frappé par une attaque meurtrière. Dans la nuit du mercredi à jeudi, des hommes armés non identifiés ont pris d’assaut un commissariat situé dans la commune de Kérou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Le bilan fait état de cinq morts, dont trois policiers et deux civils.
Selon plusieurs sources locales concordantes, les assaillants ont surgi aux alentours de 2 heures du matin, lourdement armés et organisés. Ils auraient encerclé les lieux avant d’ouvrir le feu à l’arme automatique sur les occupants. Une partie du commissariat aurait été incendiée lors de l’attaque.
« C’était une attaque bien planifiée. Les forces de sécurité n’ont pas eu le temps de riposter efficacement », a confié un responsable local sous couvert d’anonymat.
🔍 Une menace djihadiste persistante dans la région
Bien que l’attaque n’ait pas encore été revendiquée, elle porte la signature des groupes djihadistes actifs dans la région sahélienne, notamment ceux affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique. Ces groupes ont récemment étendu leur zone d’influence vers les pays côtiers, dont le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire.
Le nord du Bénin, en particulier les départements de l’Atacora et de l’Alibori, est devenu une zone sensible, régulièrement ciblée par des incursions depuis le Burkina Faso voisin, où l’armée lutte contre une insurrection islamiste depuis plusieurs années.
🛡️ Réaction des autorités béninoises
Dans un communiqué publié ce matin, le ministère béninois de l’Intérieur a condamné l’attaque avec la plus grande fermeté et annoncé l’ouverture d’une enquête. Des renforts militaires ont été envoyés dans la région et une opération de ratissage est en cours.
« Le Bénin ne cédera pas à la peur. Toutes les dispositions sont prises pour retrouver les auteurs de cet acte barbare », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Alassane Seidou.
⚠️ Une situation sécuritaire qui interpelle
Cette attaque relance les inquiétudes sur la capacité des pays du golfe de Guinée à contenir l’expansion djihadiste. Malgré l’aide internationale, notamment des forces françaises et européennes, les failles sécuritaires persistent, notamment dans les zones frontalières mal contrôlées.
Les populations locales, quant à elles, expriment un sentiment croissant d’abandon et de peur.
Xolomo Tokpa