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vendredi 13 juin 2025

Asmaou dénonce une « sanction sévère et injuste » contre Guirassy

Une sanction. Un abus de pouvoir. Une indignation.
Le journaliste et patron de presse Lamine Guirassy vient d’être frappé d’une interdiction d’exercer, jusqu’à nouvel ordre, par la Haute Autorité de la Communication (HAC). En cause : un tweet qui lui est attribué, faisant état d’un prétendu séisme survenu à Petit Simbaya. Cette décision, qualifiée de « sévère et méchante » par la conseillère Asmaou, s’apparente à un coup de massue porté à la liberté de la presse en Guinée.

Si la HAC évoque l’article 106 de la Loi sur la liberté de la presse pour justifier sa décision, plusieurs questions essentielles restent en suspens.
Le régulateur a-t-il vérifié formellement que Lamine Guirassy est bien l’auteur de ce tweet ? A-t-il envisagé l’hypothèse d’un piratage ou d’une usurpation d’identité numérique ? Et même si M. Guirassy en est effectivement l’auteur, s’agirait-il d’une récidive ou d’une première erreur de communication ? Dans tous les cas, la jurisprudence et l’esprit des lois commandent une prise en compte des circonstances atténuantes.

Par ailleurs, l’article 106 stipule que toute personne diffusant sciemment de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public peut faire l’objet d’une sanction pécuniaire. Or, la mauvaise foi doit être démontrée. La HAC a-t-elle apporté la preuve que Lamine Guirassy avait agi avec l’intention de nuire ou de désinformer ?

Un an après la fermeture controversée de plusieurs médias appartenant à son groupe, cette nouvelle décision s’apparente, selon de nombreux observateurs, à une forme d’acharnement.

Pourquoi une telle sévérité aujourd’hui encore ?

Dans un contexte où l’espace médiatique guinéen souffre de restrictions croissantes, il devient impératif que la HAC fasse preuve de plus de retenue, de discernement et d’équité. À force de « tirer sur tout ce qui bouge », elle risque de compromettre sa mission première de régulation équilibrée pour se transformer en un simple instrument de répression.

La presse guinéenne mérite mieux qu’un arbitraire déguisé en régulation.

— ASMAOU

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