Le parti au pouvoir au Burundi, le Conseil National pour la Défense de la Démocratie – Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD), a remporté l’intégralité des sièges lors des élections législatives du 5 juin 2025. C’est ce qu’a annoncé la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ce jeudi, confirmant la mainmise du parti à la tête du pays depuis 2005.
Cependant, cette victoire écrasante est loin de faire l’unanimité : plusieurs partis d’opposition ont aussitôt rejeté les résultats, évoquant des fraudes massives, des irrégularités flagrantes et un climat de peur ayant entaché le processus électoral.
Une hégémonie politique renforcée
Avec cette victoire, le CNDD-FDD consolide son contrôle sur les institutions du pays, alors qu’il détenait déjà la majorité absolue au Parlement depuis plusieurs mandats. Le président Evariste Ndayishimiye, au pouvoir depuis 2020, voit ainsi son parti réaffirmé comme force politique dominante, sans réelle opposition parlementaire.
Des élections contestées
Dans un climat marqué par l’absence d’observateurs internationaux indépendants et par une répression accrue des voix dissidentes, les partis d’opposition – notamment le Congrès National pour la Liberté (CNL) – ont dénoncé un simulacre d’élection.
« Ce scrutin a été tout sauf libre et transparent. Les résultats sont fabriqués de toutes pièces pour donner l’illusion d’un soutien populaire », a déclaré un responsable du CNL sous anonymat, évoquant des cas d’intimidation, de bourrages d’urnes et d’absence de pluralisme médiatique.
Réactions de la société civile
Plusieurs organisations de défense des droits humains au Burundi et dans la région ont exprimé leurs inquiétudes face à cette dérive autoritaire, pointant du doigt un recul démocratique. Selon elles, la domination totale du CNDD-FDD sur la vie politique burundaise constitue un frein à l’expression d’une réelle opposition et à l’alternance politique.
Une démocratie en péril ?
Depuis la crise politique de 2015, qui avait suivi la candidature controversée du défunt président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, le Burundi peine à rassurer ses partenaires internationaux sur sa volonté de démocratisation. Ce nouveau scrutin controversé risque de raviver les tensions politiques internes et de détériorer davantage les relations avec les bailleurs internationaux.
Xolomo Tokpa