Ce samedi, une foule compacte d’enseignants venus des treize communes de Conakry, ainsi que des préfectures de Coyah et Dubréka, s’est rassemblée pour écouter les responsables de l’Intersyndicale de l’Éducation.
À tour de rôle, les secrétaires généraux des trois principales organisations la FSPE, le SLECG et le SNE ont dressé le bilan des rencontres tenues récemment avec les autorités gouvernementales, notamment autour du projet de relecture du Statut Particulier des personnels de l’éducation.
Les échanges ont également porté sur les discussions en cours concernant l’engagement des enseignants contractuels, le paiement des primes de fonction et le déblocage des salaires.
Un soutien massif des bases syndicales
Après les interventions des dirigeants nationaux, les responsables communaux et préfectoraux ont unanimement salué « l’unité d’action » de l’Intersyndicale dans la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs du secteur.
Ils ont, dans leurs différentes allocutions, affirmé leur soutien total aux secrétaires généraux, tout en les exhortant à « aller jusqu’au bout » des revendications.
Un ultimatum fixé au 15 novembre
Les syndicalistes ont décidé de poursuivre les négociations avec le gouvernement jusqu’au 15 novembre 2025.
Mais si d’ici là aucune avancée concrète n’est enregistrée — notamment la signature du Statut particulier, l’engagement des contractuels, le déblocage des salaires et le paiement des primes de fonction , une Assemblée générale extraordinaire sera convoquée le 16 novembre pour envisager le recours à « l’arme redoutable du syndicat » : la grève.
« La balle est désormais dans le camp du gouvernement », ont averti les responsables syndicaux, estimant que les jours à venir seront décisifs pour éviter une paralysie du système éducatif guinéen.
À l’issue des travaux, dix grandes conclusions ont été retenues par l’Intersyndicale de l’Éducation :
• Mettre la pression sur le gouvernement afin d’ouvrir des négociations directes avec la FSPE, le SLECG et le SNE dans les meilleurs délais.
• Exiger des contrepropositions concrètes sur le projet de relecture du Statut Particulier.
• Lancer une campagne nationale de mobilisation et de sensibilisation des enseignants de Kassa à Yomou avant le 15 novembre.
• Poursuivre les travaux de validation technique du projet de Statut le mardi 4 novembre au ministère du Travail et de la Fonction publique.
• Obtenir le paiement intégral des primes et arriérés des enseignants dont les salaires sont bloqués.
• Rappeler au gouvernement que la négociation est sectorielle et non tripartite.
• Exiger l’engagement immédiat et sans condition des enseignants contractuels à la Fonction publique.
• Rétablir les hauts cadres du secteur dans leurs droits liés aux primes de fonction.
• Revaloriser la pension des enseignants retraités.
• Rétablir tous les enseignants bloqués depuis décembre 2023 dans leurs droits, avec paiement intégral des arriérés de salaires.
Face à la lenteur des réponses gouvernementales, le front syndical de l’éducation reste uni et déterminé. Si aucun compromis n’est trouvé d’ici le 15 novembre, la Guinée pourrait connaître une nouvelle grève générale dans le secteur éducatif.
Facinet Soumah

