L’ancien directeur général des impôts, Mory Camara, a été remis en liberté ce mardi 29 juillet 2025 par la Chambre Spéciale de Contrôle de l’Instruction (CSCI) relevant de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Une décision inattendue, alors qu’il fait toujours l’objet de graves accusations liées à des avantages fiscaux jugés indus accordés à deux sociétés minières.
Des réductions fiscales controversées
Mory Camara est accusé d’avoir accordé de massifs allègements d’impôts à :
- La société ASHAPORA, dont les impôts auraient été réduits de 800 à 17 milliards de francs guinéens ;
- Et la société SMFG, bénéficiant d’un abattement fiscal passant de 600 à 6 milliards de francs guinéens.
Ces décisions avaient suscité une vive controverse, en raison de leurs potentielles conséquences sur les recettes fiscales de l’État.
Une bataille judiciaire en plusieurs actes
Pour contester la légalité des procédures engagées contre lui, Mory Camara avait saisi la CSCI, demandant l’annulation de deux ordonnances rendues par la chambre de l’instruction de la CRIEF :
- L’ordonnance de levée temporaire des mesures de contrôle judiciaire,
- Et celle portant révocation de ces mêmes mesures.
Dans sa décision rendue ce mardi, la CSCI, présidée par le magistrat Aboubacar Conté, a infirmé ces deux ordonnances et ordonné leur exécution immédiate, entraînant la levée totale du contrôle judiciaire imposé à l’ancien haut responsable.
Une libération sans effacement des charges
Il convient de préciser que cette libération n’annule pas les poursuites engagées contre Mory Camara. Le dossier reste toujours pendant devant la justice, en raison notamment de l’importance des sommets financiers en jeu et des implications pour la gouvernance fiscale du pays.
L’affaire continue de susciter l’intérêt de l’opinion publique et des observateurs du secteur économique.
Facinet Soumah

