TPI de KALOUM — Le très attendu procès du Professeur Dadhi Baldé, Directeur général de l’hôpital national Ignace Deen, et de ses deux collaborateurs, Oumar Yansané (agent comptable) et Samuel Koundoua (directeur des affaires financières), a connu un nouveau rebondissement ce lundi 20 octobre 2025, au tribunal de première instance de Kaloum. Les trois hauts responsables, poursuivis pour détournement présumé de 866 millions de francs guinéens, étaient une nouvelle fois absents à l’audience, tout comme leurs avocats.
Suspendu pendant les vacances judiciaires, le procès du trio de la direction d’Ignace Deen devait reprendre ce lundi, mais la séance a tourné court. Après l’appel des prévenus, le juge a constaté leur absence totale dans la salle d’audience, suscitant des murmures parmi les observateurs présents.
Le ministère public, représenté par le parquet, a alors sollicité un nouveau renvoi afin de permettre la citation des prévenus, une demande finalement acceptée par le tribunal, qui a fixé la prochaine audience au 3 novembre 2025.
Pour rappel, les trois cadres d’Ignace Deen sont poursuivis pour détournement de deniers publics, suite à un rapport d’inspection ayant révélé un montant non justifié de 866 millions GNF. Lors des précédentes audiences, tous avaient nié les faits qui leur sont reprochés.
Le Professeur Dadhi Baldé avait notamment dénoncé un “rapport malveillant”, qu’il estime avoir été conçu pour salir son image :
« Ce rapport vise à ternir ma réputation et à remettre en cause ma gestion, alors que tout est documenté et traçable », avait-il déclaré lors de sa dernière comparution.
De son côté, Oumar Yansané, agent comptable, avait justifié les sommes en question par des dépenses internes : « Les montants incriminés ont été utilisés pour les besoins des services hospitaliers. Certains fonds en caisse n’ont pas été pris en compte par les inspecteurs », avait-il expliqué.
L’État guinéen, représenté par l’Agent judiciaire de l’État (AJE), s’est constitué partie civile dans cette affaire, considérée comme un test majeur dans la lutte contre la corruption au sein des institutions publiques de santé.
Le renvoi répété de ce dossier suscite cependant des interrogations sur la sérieux de la défense et la volonté réelle des prévenus de répondre devant la justice.
Sauf nouveau rebondissement, le tribunal correctionnel de Kaloum se penchera à nouveau sur le sort du directeur général d’Ignace Deen et de ses coaccusés le 3 novembre prochain.
Une date décisive pour une affaire emblématique, où transparence, responsabilité et crédibilité institutionnelle seront une fois de plus mises à l’épreuve.
Facinet Soumah

