Le procès de l’artiste chanteur Mohamed Seydouba Bangoura, alias Singleton, se poursuit au tribunal de première instance de Coyah. Après la comparution de l’artiste Mista Guèmè, c’est au tour de Mohamed Traoré, frère cadet du défunt et représentant de la famille Traoré, de livrer sa version des faits devant le juge.
Interrogé à la barre, Mohamed Traoré a expliqué les raisons qui ont conduit la famille à poursuivre l’artiste en justice.
» Ce qui nous a poussés à porter plainte, ce n’est pas à cause des réseaux sociaux, mais plutôt à cause du comportement de Singleton. Après l’accident, il est resté plus de 20 minutes dans son véhicule sans descendre, puis il est parti réparer sa voiture dans un garage avant de regagner son domicile, comme si de rien n’était « , déplore-t-il.
Le juge a ensuite voulu savoir comment la famille avait été informée de l’identité du conducteur. Mohamed Traoré a répondu
» C’est l’adjudant Traoré, celui qui a transporté le corps à l’hôpital, qui nous a informés. Plus tard, quand la commissaire Fanta a contacté Singleton, il a nié être impliqué et a accusé l’adjudant. Mais la commissaire l’a recadré en lui rappelant qu’il était bien l’auteur de l’accident. Singleton a alors déclaré que ses parents se rendaient déjà à la maison mortuaire et qu’il n’avait pas le temps « .
Abordant la question d’une somme de deux millions de francs guinéens que l’artiste aurait remise à la famille, Mohamed Traoré a précisé
» À notre retour au village Gbéréyiré avec le corps, une délégation s’est présentée au nom de la famille de Singleton et m’a remis cette somme. Mais lorsque j’en ai informé mon frère Lamine, il m’a demandé de rendre l’argent, estimant que le comportement de l’artiste était inacceptable. Nous avons donc décidé d’aller jusqu’au bout pour que justice soit faite « .
Concernant la demande de pardon formulée par Singleton, le représentant de la famille a répondu
» En tant que musulmans croyants, nous ne pouvons que pardonner. Mais ce qui nous dérange, c’est que toute la vérité n’a pas été dite dans cette affaire. Singleton ne peut pas ramener notre frère, donc nous nous en remettons à la volonté divine « .
Sur la question de la vitesse au moment de l’accident, Mohamed Traoré a accusé l’artiste de rouler de manière imprudente
» Singleton n’est pas sérieux en circulation. J’ai toujours été témoin de sa conduite à vive allure. Lorsqu’il affirme qu’il ne roulait pas vite ce jour-là, ce n’est pas vrai « .
Ce nouveau témoignage de la famille du défunt met en lumière les tensions et les zones d’ombre qui entourent le procès de Singleton. Entre la douleur des proches, la recherche de vérité et la demande de pardon de l’artiste, le tribunal de Coyah devra trancher sur une affaire qui continue de défrayer la chronique.
Facinet Soumah
