33 C
Conakry
samedi 10 mai 2025

Tensions en Gambie : la vente des biens de l’ex-dictateur Jammeh provoque des manifestations

Banjul, Gambie – Au moins 27 manifestants et deux journalistes ont été arrêtés en Gambie lors de manifestations contre la vente des biens appartenant à l’ancien dictateur Yahya Jammeh, ont annoncé les autorités lundi. Les journalistes ont ensuite été libérés, selon un communiqué de la police.

Les manifestations, qui se sont tenues en fin de semaine dans plusieurs quartiers de la capitale Banjul, ont été organisées par des citoyens en colère contre ce qu’ils considèrent comme une spoliation du patrimoine national. Les biens en question, confisqués par l’État après le départ de Jammeh en 2017, incluent des propriétés, des entreprises et des véhicules acquis durant ses 22 années de règne marqué par la répression et la corruption.

Les autorités affirment que la vente de ces actifs vise à récupérer les fonds publics détournés par l’ancien régime. Toutefois, de nombreux manifestants accusent le gouvernement de manquer de transparence dans le processus de liquidation et de ne pas consulter les populations concernées.

Parmi les personnes arrêtées figuraient deux journalistes couvrant les événements pour des médias locaux. Leur détention a suscité une vive réaction de la part des organisations de défense de la liberté de la presse, qui ont salué leur libération rapide, mais exigent des garanties contre de futures atteintes à la liberté d’informer.

La police a justifié les arrestations par des « troubles à l’ordre public« , mais les manifestants affirment qu’il s’agissait d’un rassemblement pacifique. Plusieurs ONG et partis d’opposition ont depuis appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante sur la répression des manifestations et à la suspension immédiate de la vente des biens jusqu’à ce que des mécanismes transparents soient mis en place.

L’ancien président Yahya Jammeh vit actuellement en exil en Guinée équatoriale. Il fait l’objet de multiples accusations de violations des droits humains, de détournements de fonds publics et d’abus de pouvoir documentés par la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC) de Gambie. Cette Commission avait conclu que l’ex-dictaor avait volé $362 million au peuple.

Xolomo Tokpa

Dernières Infos
ARTICLES CONNEXES

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici