N’Djamena, 5 juin 2025 – Dans une décision sans précédent, le gouvernement tchadien a annoncé ce jeudi la suspension immédiate de la délivrance des visas aux ressortissants des États-Unis. Cette mesure de réciprocité intervient en réaction au décret migratoire signé récemment par Donald Trump, interdisant l’entrée sur le sol américain à des ressortissants de sept pays africains, dont le Tchad.
🔥 Une riposte ferme et symbolique
Dans un communiqué officiel publié par le ministère tchadien des Affaires étrangères, les autorités dénoncent une mesure « injustifiée, stigmatisante et contraire aux principes du partenariat mutuel ».
« Le Tchad ne saurait tolérer une mise à l’écart injuste de ses citoyens sur la base de critères flous. Nous répondons par une mesure équitable, proportionnelle et souveraine », a déclaré Mahamat Zene Chérif, ministre des Affaires étrangères.
🛑 Ce que dit le décret de Trump
Début juin 2025, l’ancien président Donald Trump, désormais candidat à l’élection présidentielle américaine, a signé un décret interdisant l’entrée aux ressortissants de 12 pays, dont 7 africains : Tchad, Nigeria, Soudan, Érythrée, Somalie, Libye et République centrafricaine.
Officiellement, la mesure vise à « protéger la sécurité nationale contre des menaces extérieures », sans preuves concrètes établies pour chacun des pays ciblés.
✈️ Ce que change la décision tchadienne
- Plus aucun visa ne sera délivré aux citoyens américains, que ce soit pour les affaires, le tourisme ou les missions humanitaires.
- Les visas en cours de validité restent valables mais ne seront pas renouvelés.
- Des exceptions diplomatiques seront toutefois examinées au cas par cas.
🤝 Soutiens régionaux et réactions en chaîne
La réaction du Tchad a été accueillie favorablement par plusieurs pays africains également concernés par l’interdiction américaine. Des discussions sont en cours au sein de l’Union africaine, où l’on évoque une riposte concertée. Le Nigeria et le Soudan envisagent eux aussi des mesures similaires.
🎙️ Une fracture grandissante entre Washington et l’Afrique ?
Les analystes alertent sur le risque d’un gel diplomatique durable entre les États-Unis et plusieurs nations africaines, alors que les enjeux de sécurité, de développement et de lutte contre le terrorisme nécessitent une coopération étroite.
« Ce décret envoie un très mauvais signal. L’Afrique mérite mieux que d’être traitée comme un bloc à risques », estime la politologue sénégalaise Aminata Fall.
Xolomo Tokpa
