La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a été réélue avec 97,66 % des voix, selon les résultats officiels proclamés samedi à la télévision d’État. Arrivée au pouvoir en 2021 à la suite du décès de John Magufuli, Samia Suluhu Hassan affrontait 16 candidats issus de partis secondaires, tandis que ses principaux rivaux avaient été emprisonnés ou disqualifiés. Le taux de participation a atteint près de 87 %.
Le jour du scrutin présidentiel et législatif, mercredi, plusieurs villes du pays ont été le théâtre de violences. Des manifestants ont incendié un commissariat et affronté les forces de l’ordre, qui ont ouvert le feu pour disperser la foule. Selon le parti d’opposition Chadema, ces incidents auraient fait environ 700 morts, un chiffre contesté par les autorités qui évoquent seulement des « poches de violence », rapporte africanews.com.
Les perturbations ont eu un impact notable sur l’économie et les services publics. À Dar es Salaam, le port principal est resté fermé, les transports publics interrompus et les stations-service inactives, tandis que les prix des denrées alimentaires ont fortement augmenté. L’accès à l’information reste limité, l’internet étant largement coupé, compliquant la vérification indépendante des faits.
Dans ce contexte, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à une enquête impartiale sur l’usage excessif de la force et a exhorté toutes les parties à la retenue pour éviter une escalade de la crise.
Malgré l’annonce de sa réélection, la présidente Samia Suluhu Hassan devra naviguer dans un climat d’incertitude politique et de tensions sociales persistantes. La communauté internationale continue de demander transparence et respect des droits fondamentaux dans le processus électoral.
Facinet Soumah

