Le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) a annoncé la suspension pour une durée de 90 jours de trois formations politiques majeures : le RPG Arc-en-ciel, l’UFDG et le PRP. Cette mesure serait motivée par le non-respect de leurs obligations de mise en conformité, en dépit de plusieurs avertissements émis par le ministère.
Joint ce samedi 23 août 2025, Marc Yombouno, figure influente du bureau politique du RPG Arc-en-ciel, a vivement réagi à cette décision. Pour lui, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un prolongement d’une situation déjà existante.
« Le RPG Arc-en-ciel est suspendu de fait depuis longtemps. La police et la gendarmerie sont déjà intervenues pour interrompre nos activités, allant jusqu’à arrêter notre secrétaire permanent. Depuis plus de quatre mois, nous sommes privés de toute action politique », a-t-il déploré.
Marc Yombouno émet également des réserves quant à l’origine du document ayant annoncé la suspension, largement diffusé sur les réseaux sociaux.
» Le texte que nous avons consulté n’a ni référence ni numéro officiel. Nous attendons une communication formelle et légale avant de prendre une position définitive« , a-t-il précisé chez nos confrères de Guinéenews
Selon le MATD, la suspension résulte d’un manquement des partis concernés aux exigences définies à l’issue d’une période de réserve de 45 jours. L’article 2 du document officiel stipule que les engagements issus d’un rapport d’évaluation n’ont pas été respectés, ce qui justifie la mesure.
Pour de nombreux observateurs, cette suspension suscite des interrogations sur le climat politique et la liberté d’expression en Guinée. Le RPG Arc-en-ciel, autrefois au pouvoir, voit dans cette décision une tentative de l’écarter durablement du jeu démocratique. Marc Yombouno affirme que son parti entend continuer à exister malgré les obstacles administratifs :
« Nous restons mobilisés. Cette suspension ne changera rien à notre détermination à défendre les droits démocratiques du peuple guinéen. »
Alors que l’opinion publique s’interroge sur la finalité réelle de ces suspensions répétées, l’attente d’une clarification officielle du MATD devient de plus en plus pressante.
Facinet Soumah

