La Guinée continue de susciter l’inquiétude sur la scène internationale. Après la suspension des partis UFDG, RPG et PRP par les autorités du MATD, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a tiré la sonnette d’alarme, dénonçant ce qu’elle qualifie comme une attaque directe contre les libertés fondamentales.
Une décision qui fait grincer des dents
Le MATD justifie la mesure par des » manquements à la loi sur la charte des partis politiques « . Pour la CADHP, ces arguments ne suffisent pas à masquer la portée politique et restrictive de la décision. Le communiqué publié ce vendredi souligne que la suspension, effective pour 90 jours, interdit toute activité – réunions, manifestations ou campagnes de propagande – de trois partis majeurs, quelques semaines seulement avant le référendum du 21 septembre.
» Cette décision risque d’étouffer le débat démocratique et de priver les citoyens d’une information essentielle sur un scrutin qui engage l’avenir de tout le pays « , insiste la Commission. Elle rappelle que 5 mois plus tôt, 28 autres partis avaient déjà été suspendus, confirmant un schéma inquiétant de restrictions politiques.
Libertés fondamentales bafouées
La CADHP pointe du doigt une atteinte manifeste aux droits garantis par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples : liberté d’expression, d’association, de réunion et participation aux affaires publiques.
» Les libertés d’expression et de réunion ne sont pas accessoires. Elles sont le socle de la démocratie et conditionnent le respect de tous les autres droits « , avertit la Commission.
Un avertissement clair
La CADHP ne se contente pas de dénoncer : elle lance un appel aux autorités guinéennes à mettre un terme aux restrictions imposées à l’espace civique et à garantir le respect des droits humains. Un rappel ferme que museler les partis politiques et les médias ne fait que fragiliser la démocratie et exposer le pays aux critiques internationales.
Facinet Soumah

