Le climat social, jusque-là apaisé entre le gouvernement et l’intersyndicale de l’éducation (FSPE–SLECG–SNE), se fragilise à nouveau. En cause : le retard accusé dans la signature du protocole d’accord révisé, que les syndicats enseignants attendent depuis plusieurs mois.
Malgré la mise en place par le gouvernement d’une commission de relecture du projet de statut particulier, transmise récemment à la Fonction publique pour examen, les enseignants dénoncent une lenteur « inquiétante » et envisagent de durcir le ton dans les jours à venir.
Le président du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah, s’est montré ferme : « Nous, syndicats, avons une procédure et un délai. Si au terme de celui-ci nous ne sommes pas satisfaits, nous prendrons les dispositions qui s’imposent. Nous sommes déjà en concertation avec les responsables des bureaux exécutifs de l’intersyndicale », a-t-il prévenu.
Selon lui, le statut particulier devait être révisé et signé avant la fin de l’année 2025, conformément aux engagements pris dans le pacte de stabilité sociale conclu avec le gouvernement en 2024.
« Cet accord stipule clairement que le statut particulier de l’éducation doit être appliqué avant la fin de 2025. Nous restons dans cette logique », a rappelé M. Soumah.
Convaincus du bien-fondé du dialogue social, les leaders syndicaux avaient encouragé les enseignants à reprendre les cours à la rentrée, en attendant la conclusion du processus administratif.
« Nous avons demandé aux enseignants de retourner en classe et de ne pas boycotter la rentrée. Ils sont en classe, mais ils deviennent impatients. Nous faisons tout pour contenir cette impatience, mais il faut que les autorités accélèrent », a-t-il souligné.
Face à la lenteur du processus, l’intersyndicale annonce qu’elle tiendra une assemblée générale dans les prochains jours pour évaluer la situation et décider des « mesures à prendre ».
« Si d’ici la fin de la semaine nous ne sommes pas appelés, nous organiserons une assemblée générale au cours de laquelle nous examinerons la situation et prendrons les décisions nécessaires », a averti le leader syndical.
En attendant, Aboubacar Soumah a appelé les enseignants à poursuivre les cours normalement, tout en restant mobilisés pour la suite du combat syndical.
« Nous demandons aux enseignants de continuer à dispenser les cours jusqu’à nouvel ordre. Mais qu’ils restent attentifs, car nous déciderons ensemble de la suite à donner », a-t-il conclu.
La tension monte donc dans le secteur de l’éducation, à la veille d’une période électorale sensible. Entre promesses gouvernementales et pression syndicale, le bras de fer pourrait bien se réactiver avant la fin de l’année.
Facinet Soumah

