La Guinée a franchi une étape majeure ce mardi 11 novembre 2025 avec le lancement officiel du mégaprojet minier de Simandou, dans la préfecture de Forécariah. En présence du général Mamadi Doumbouya, président de la République, et de plusieurs dirigeants africains, dont le président du Gabon, cette cérémonie marque le début d’une nouvelle ère pour l’industrialisation du pays.
Un projet historique et stratégique
S’exprimant au nom du Comité stratégique Simandou 2040, Djiba Diakité a salué la concrétisation d’un engagement fort entre l’État guinéen et ses partenaires industriels, fruit de la vision du chef de l’État. Il a rappelé que l’accord-cadre du 25 mars 2022 et l’accord de Shanghai ont permis de relancer un projet longtemps espéré par des générations de Guinéens.
Présenté comme l’un des projets miniers les plus ambitieux du continent africain, Simandou comprend quatre blocs de minerai de fer, une voie ferrée de plus de 650 kilomètres à double ligne, ainsi qu’un port minéralier et commercial. Ces infrastructures appartiennent à la Compagnie du Transguinéen (CTG), une coentreprise réunissant l’État guinéen et ses partenaires étrangers.
Pour M. Diakité, cette organisation illustre une innovation majeure dans la gouvernance minière :
« Les infrastructures, les rails et les ports sont la propriété de la CTG. C’est le résultat de la volonté du président Doumbouya, qui a su rassembler des partenaires aux intérêts parfois divergents autour d’une même ambition nationale. »
Un moteur de développement intégré
Au-delà de son impact minier, le programme Simandou 2040 vise à transformer le corridor en pôle de croissance régionale. Le projet repose sur trois piliers :
- la transformation locale du minerai,
- le respect des normes environnementales et sociales,
- la création d’emplois durables.
« Chaque tonne de minerai extrait, chaque kilomètre de rail posé, chaque emploi créé doit contribuer à bâtir l’avenir du peuple guinéen », a affirmé Djiba Diakité.
Dans cet esprit, il a annoncé la création de Simandou Académie, un programme de formation destiné à renforcer les compétences techniques des jeunes Guinéens. Le symbole est fort : le premier train du projet, inauguré à 11h11, a été conduit par une conductrice guinéenne formée localement.
Un nouveau modèle de partenariat africain
Selon le président du comité, Simandou incarne une nouvelle approche du co-développement, où la Guinée détient désormais des parts dans les mines, les infrastructures et les futures unités de transformation.
« Aucune décision n’est prise sans l’État guinéen », a-t-il précisé, soulignant l’importance d’une gestion transparente et équitable des ressources nationales.
En conclusion, Djiba Diakité a rendu hommage au président Doumbouya, citant une phrase emblématique de ce dernier :
« Il faut faire Simandou pour ne pas que nos enfants viennent nous insulter demain. »
Ces mots, a-t-il ajouté, traduisent toute la philosophie du projet : protéger les intérêts vitaux de la nation tout en respectant les standards internationaux.
Une vision d’avenir
Avec Simandou, la Guinée se positionne désormais comme un acteur clé de la transformation industrielle en Afrique, en posant les bases d’une économie plus souveraine, inclusive et durable. Ce lancement symbolise non seulement un tournant industriel, mais aussi une promesse d’espoir pour des millions de Guinéens.

Facinet Soumah


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