Une décision administrative qui vire à l’affront institutionnel. À Doko, localité relevant de la préfecture de Siguiri, l’arrestation brutale du président du district de Tondji 2, Boukary Magassouba, suscite une vive controverse. Ce mardi 27 mai 2025, celui-ci a été interpellé sur ordre direct du sous-préfet, le lieutenant Alamako Konaté, alors qu’il se présentait pour faire acte de prise de fonction.
Selon plusieurs sources concordantes, Boukary Magassouba avait été nommé officiellement par la Délégation du ministère de l’Administration du territoire (DMR), suite à une décision du préfet de Siguiri. Mais cette installation semble avoir été rejetée par le sous-préfet de Doko, qui n’aurait pas été consulté dans le processus, bien qu’il soit concerné de manière hiérarchique.
Une arrestation surréaliste
Contacté après sa libération, Boukary Magassouba revient sur la scène qui a conduit à son arrestation : « Je me suis rendu dans le bureau du sous-préfet pour lui remettre mes documents officiels de nomination. Il a ouvert l’enveloppe, l’a déchirée sans un mot, puis a ordonné qu’on m’arrête immédiatement. Il a même confisqué mon téléphone. »
Cette interpellation arbitraire, sans motifs rendus publics à ce jour, soulève de nombreuses interrogations. Plusieurs tentatives de notre rédaction pour obtenir la version du sous-préfet de Doko sont restées vaines.
Une affaire symptomatique d’un malaise institutionnel
Ce bras de fer entre autorités préfectorale et sous-préfectorale met à nu un malaise profond dans la coordination administrative, en particulier dans les zones rurales. À l’heure où la Guinée est engagée dans des réformes territoriales et institutionnelles, ce type d’incident révèle les failles d’un système encore marqué par des conflits de compétences et un manque de communication entre échelons de l’État.
Si aucune explication ou médiation n’est rapidement apportée, cette affaire, d’apparence administrative, pourrait bien virer à une crise politique locale, voire nationale.
Facinet Soumah