À l’approche de la fête de Tabaski, la commune urbaine de Siguiri, connue pour ses activités minières et son riche potentiel agro-pastoral, connaît une effervescence inhabituelle sur ses marchés de bétail. Cette année, les prix des bœufs destinés au sacrifice rituel oscillent entre 15 et 65 millions de francs guinéens, selon la taille, la race et la qualité de l’animal.
🐂 Une offre diversifiée, mais des prix influencés par le marché sous-régional
Interrogé sur la situation, Aboubacar Doumbouya, plus connu sous le sobriquet de Diatébo, un commerçant bien implanté dans la région, se montre mitigé :
« Nous rendons grâce à Dieu, les animaux sont disponibles dans toutes les catégories. Mais les prix sont fortement influencés par le franc CFA, car nous nous approvisionnons dans des pays voisins comme le Mali ou même le Sénégal. »
🚛 Coût du transport : un facteur aggravant
Selon lui, les coûts logistiques ont connu une hausse vertigineuse :
« Avant, nous transportions les animaux à pied. Cent têtes nous coûtaient environ 700 000 GNF. Aujourd’hui, tout se fait par camion. Pour cent bœufs, il faut trois camions, à raison de 10 millions de francs guinéens chacun. »
Une réalité qui, selon les commerçants, se répercute directement sur les prix à la vente.
💬 Témoignage d’un fidèle face à la cherté
Moustapha Sanoh, venu du district de Bouré Fatoya avec son épouse, n’a pas caché sa frustration :
« Je suis venu acheter un bœuf pour honorer Dieu, mais on me propose un prix de 10,5 millions de GNF, ce qui est énorme comparé à l’an dernier. Les commerçants invoquent le taux du franc CFA et les frais de douane. Seul Dieu connaît la vérité. »
📣 Appel aux autorités pour soulager la filière
En guise de conclusion, il a lancé un vibrant appel :
« Je demande aux éleveurs de garder courage. Mais surtout, j’en appelle au gouvernement pour un accompagnement financier soutenu. Il est temps de mettre fin à cette inflation galopante qui pèse sur les fidèles. »