Le gouvernement sénégalais est engagé dans un affrontement juridique d’envergure avec le groupe australien Woodside Energy, principal opérateur du champ pétrolier de Sangomar. En cause : une réclamation fiscale colossale de 62,5 millions d’euros, que l’entreprise rejette catégoriquement.
🔍 Une exigence fiscale contestée
L’administration fiscale du Sénégal accuse Woodside Energy de ne pas avoir respecté certaines de ses obligations fiscales liées à l’exploitation du champ offshore de Sangomar, situé à environ 100 km au sud de Dakar. Cette mise en demeure porte sur un montant de 62,5 millions d’euros (environ 41 milliards de FCFA), que l’État sénégalais réclame au géant énergétique australien.
Face à cette situation, Woodside Energy dément tout manquement à ses engagements fiscaux et affirme s’être toujours conformée aux réglementations en vigueur dans le pays.
⚖️ L’affaire portée devant un tribunal arbitral
En réaction à cette exigence, Woodside a décidé de saisir le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une institution de la Banque mondiale spécialisée dans les litiges entre investisseurs et États. L’entreprise espère ainsi obtenir un arbitrage international pour faire annuler la demande de paiement jugée injustifiée.
🌍 Un enjeu stratégique pour le Sénégal
L’affaire intervient à un moment critique : le Sénégal s’apprête à lancer sa production pétrolière commerciale avec le projet Sangomar, considéré comme l’un des plus importants leviers de croissance économique pour le pays. Ce champ pétrolier, développé conjointement avec la société nationale Petrosen, est censé produire jusqu’à 100 000 barils par jour à son pic.
Ce différend fiscal risque de jeter une ombre sur le climat des affaires et d’affecter la perception des investisseurs internationaux sur la stabilité du cadre juridique sénégalais.
🛢️ Un test pour la transparence et la souveraineté
Pour le gouvernement sénégalais, ce bras de fer n’est pas seulement une question de recettes publiques : il s’agit aussi d’une affirmation de la souveraineté fiscale du pays face aux grandes multinationales. Les autorités affirment leur volonté de renforcer la transparence dans le secteur extractif, en conformité avec les principes de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
📌 À suivre…
Ce litige entre Dakar et Woodside Energy constitue un test juridique et politique majeur pour le nouveau pouvoir sénégalais. Son issue pourrait influencer durablement les relations entre l’État et les opérateurs étrangers dans le domaine stratégique des hydrocarbures.
Xolomo Tokpa