Dans une longue tribune, Bacary Seydi, secrétaire général de la Fédération des acteurs de la communication et de l’information du Sénégal (FACS), dénonce avec fermeté l’arrêté du ministre Alioune Sall ordonnant la cessation d’activités de 381 entreprises de presse pour » non-conformité » au Code de la presse. Il y voit une atteinte grave à la liberté de la presse et une dérive autoritaire inédite depuis l’alternance démocratique de mars 2024.
Bacary Seydi estime que le ministre a outrepassé ses compétences, rappelant que, selon la Constitution et le Code de la presse, seul le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) ou, dans des cas exceptionnels, l’autorité administrative locale peut ordonner la suspension d’un média. Il rappelle que la Cour suprême, dans un arrêt de 2024, avait déjà tranché dans ce sens, invalidant une décision similaire de suspension de Walf TV par un ancien ministre.
Bacary Seydi alerte sur une stratégie plus large de mise à l’écart des organes de régulation (CNRA, CORED, Commission de la carte de presse), d’asphyxie financière des médias et de tentatives de contrôle de l’information. Il accuse le ministère de mettre en place une régulation autoritaire et un système de sélection opaque et biaisé, dénonçant des erreurs techniques reconnues par le ministère lui-même dans le processus d’enregistrement.
Il appelle à l’annulation immédiate de l’arrêté ministériel, à une révision urgente du Code de la presse, qu’il juge obsolète, et à l’ouverture d’un dialogue franc et inclusif avec les professionnels du secteur. Pour Seydi, cette fermeture massive est non seulement illégale, mais surtout une menace directe contre les acquis démocratiques, la liberté d’expression et la pluralité médiatique au Sénégal.
Source: Seneweb.com