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dimanche 7 décembre 2025

Secteur minier : l’État guinéen révoque 330 permis pour non-respect du Code minier

Le ministère des Mines et de la Géologie a annoncé cette semaine une décision majeure : la révocation de 330 permis miniers, dont 53 concessions minières et permis d’exploitation ainsi que 277 permis de recherche. Cette opération d’envergure s’inscrit dans le cadre d’un assainissement du cadastre minier et marque un tournant dans la gouvernance du secteur extractif guinéen.

Une opération d’assainissement sans précédent

Le ministre Bouna Sylla a qualifié cette initiative de « nettoyage en profondeur » du cadastre minier national. Lors d’une rencontre avec les acteurs du secteur, il a déclaré :

« Nous avons procédé à un assainissement du cadastre minier. Les permis révoqués ne respectaient pas les exigences du Code minier, notamment en matière d’engagements contractuels, d’impacts économiques et du respect des normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). »

Selon lui, 53 concessions minières et permis d’exploitation ont été annulés pour non-respect des engagements contractuels, tout comme 277 permis de recherche qui ne remplissaient pas les obligations légales prévues par le Code minier guinéen.

Des projets inactifs qui freinent le développement

Le ministre a également pointé du doigt l’inaction prolongée de certains titulaires de permis, parfois depuis plus de huit ans, sans aucune mise en œuvre opérationnelle :

« Certaines concessions minières sont signées depuis huit ou neuf ans sans qu’elles n’aient jamais produit. Elles ne génèrent aucun revenu, n’apportent aucune retombée communautaire et bloquent les investissements. » a-t-il regretté.

Ces « éléphants blancs », comme les qualifie le ministre, représentaient un frein au dynamisme du secteur et privaient l’État, tout comme les communautés locales, des bénéfices attendus en matière de développement.

Vers une gouvernance minière fondée sur la rigueur et la transparence

Cette mesure s’inscrit dans une volonté politique affirmée de replacer les intérêts nationaux et communautaires au centre de la stratégie minière du pays.

« Conformément au Code minier, les emplois qualifiés doivent revenir à tous les Guinéens. Seuls les postes non qualifiés peuvent être réservés aux ressortissants des communautés directement affectées par l’exploitation. » a rappelé le ministre.

Une opportunité pour de nouveaux investisseurs

En procédant à cet assainissement, le gouvernement entend attirer de nouveaux opérateurs miniers crédibles, respectueux des normes en vigueur et capables de s’inscrire dans une logique de partenariat gagnant-gagnant.

« Le secteur minier guinéen doit pleinement jouer son rôle dans la création d’emplois, la mobilisation des recettes fiscales et le développement local. » a conclu Bouna Sylla, insistant sur l’importance de la performance, de la transparence et de la rigueur.

Conclusion

Le message est clair : la Guinée veut tourner la page de la complaisance et s’engager résolument dans une exploitation minière responsable et inclusive. Ceux qui ne respectent pas les règles seront écartés au profit d’acteurs sérieux, capables d’accompagner le pays dans sa marche vers le progrès.

Facinet Soumah

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