Dans le cadre d’une mission régionale de sensibilisation sur l’abus de substances psychoactives et les questions de santé mentale, une délégation du Parlement de la CEDEAO, accompagnée de représentants du Conseil national de la transition (CNT) et de la société civile, a rencontré ce mercredi 18 juin 2025 les autorités guinéennes. Objectif : promouvoir une action concertée pour enrayer le fléau de la consommation de drogue en Guinée.
Parmi les personnalités rencontrées figuraient le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Oumar Diouwe Bah, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Keamou Bogola Haba, ainsi que les responsables de l’Institut itinérant de formation et de prévention intégrées contre la drogue et autres conduites addictives.
Face à la délégation, le ministre Dr Oumar Diouwe Bah a exprimé son inquiétude quant à l’ampleur du phénomène :
« Qui importe la drogue ? Qui la distribue ? Et les médicaments falsifiés, qui les fait entrer sur le territoire ? Il y a forcément des complicités internes. Il faut dépasser les discours et poser des actes concrets. »
Il a également souligné la nécessité d’une responsabilité partagée et interpellé les pays voisins :
« La Guinée est souvent pointée du doigt comme l’une des principales portes d’entrée des faux médicaments dans la sous-région. Cela doit cesser. Une coopération régionale renforcée est indispensable pour en venir à bout. »
Pour sa part, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Keamou Bogola Haba, a insisté sur l’urgence d’une approche préventive axée sur l’engagement des jeunes :
« Ce fléau touche en priorité la jeunesse. Nous comptons sur le soutien du Parlement de la CEDEAO pour renforcer notre programme d’occupation saine et pour soutenir les actions contre les importateurs de drogues. »
Il a aussi évoqué la nécessité d’une coordination intersectorielle, impliquant la justice, les forces de sécurité et les ministères concernés, afin de démanteler les réseaux criminels et sécuriser les zones dites « criminogènes ».
Dr Soumaïla Bayo, directeur adjoint de l’Institut itinérant de formation et de prévention intégrées contre la drogue, a salué cette initiative et plaidé pour une synergie des efforts à l’échelle régionale :
« La consommation de drogues est devenue un véritable problème de santé publique, de sécurité nationale et de cohésion sociale. Avec l’appui des parlementaires, nous espérons voir émerger des stratégies robustes dans tout l’espace CEDEAO. »
En conclusion de cette série d’échanges, l’honorable Fanta Conté, conseillère au CNT et membre du Parlement de la CEDEAO, a mis en avant le rôle central de la cellule familiale dans la prévention :
« La responsabilité parentale est essentielle. L’éducation reste le fondement. Nous espérons que nos plaidoyers ont été entendus par les autorités et qu’ils déboucheront sur des actions concrètes. »
Un atelier de concertation regroupant les différents acteurs est prévu dans les prochaines heures pour approfondir les échanges et mettre en œuvre les engagements pris. Cette visite du Parlement de la CEDEAO pourrait ainsi constituer un tournant décisif dans la lutte contre les addictions et pour la promotion de la santé mentale en Guinée.
Facinet Soumah

