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dimanche 14 décembre 2025

Référendum : l’APG dénonce un recul démocratique et annonce une saisine de la justice.

Le mouvement politique Agissons pour la Guinée (APG), en quête de reconnaissance légale depuis janvier dernier, est sorti de son silence ce mardi à travers une conférence animée par son président de l’organe provisoire de gestion, Ibrahima Kalil Diallo. Face à un parterre de journalistes, il a dénoncé le « silence volontaire » de l’administration quant à la demande d’autorisation déposée il y a plus de six mois, tout en annonçant une saisine prochaine de la justice.

D’entrée de jeu, Ibrahima Kalil Diallo a rappelé que la création de l’APG est une démarche citoyenne, née « non pas d’une ambition personnelle, mais de l’amour de la Guinée ». Pour lui, le refus tacite de l’État d’accorder ou de rejeter l’autorisation demandée « traduit une volonté manifeste d’écarter une alternative citoyenne du débat politique ».
« Demander l’autorisation d’exister politiquement n’est pas une faveur. C’est un droit garanti par nos lois, et nous voulons que ce droit soit respecté », a-t-il martelé.

Sur le projet de nouvelle Constitution, le président de l’APG a affirmé que son mouvement ne donnera aucune consigne de vote lors du référendum du 21 septembre.
« Nous respectons le droit de chaque citoyen de voter selon sa conscience, mais nous refusons de cautionner un processus qui ne répond pas aux aspirations profondes de notre peuple », a-t-il déclaré.

L’APG a présenté sept raisons majeures justifiant cette position :

1. La durée du mandat présidentiel, prolongée à sept ans renouvelables une fois, qu’il juge comme un « recul historique ».

2. L’immunité des anciens chefs d’État, perçue comme une entrave à l’État de droit.

3. La question de la double nationalité, qui soulève selon lui des doutes sur la loyauté envers la nation.

4. La création d’un Sénat, qualifié d’institution « antidémocratique et budgétivore ».

5. La suppression des débats télévisés entre candidats, considérée comme une atteinte à la transparence démocratique.

6. L’exclusion de la jeunesse avec une limite d’âge fixée à 40 ans pour briguer la magistrature suprême.

7. L’ineffectivité des droits fondamentaux promis, que le mouvement juge « utopiques et inadaptés » au contexte guinéen.

Tout en affirmant sa détermination à contribuer au débat national, Ibrahima Kalil Diallo a annoncé que l’APG suspendra temporairement ses prises de position publiques sur les questions de gouvernance.
« Ce n’est ni une démission, ni une peur. C’est un acte de prudence et de protection, pour nous-mêmes, pour nos familles et nos amis. Mais chaque fois que l’avenir de la Guinée sera en jeu, nous prendrons la parole », a-t-il précisé.

Le président de l’APG a replacé le scrutin du 21 septembre dans une perspective plus large :
« Le référendum ne doit être ni un plébiscite, ni un piège. Il doit être une chance : repenser notre République, réconcilier notre histoire avec notre avenir, redéfinir notre rapport au pouvoir », a-t-il exhorté, avant d’appeler à bâtir une Guinée fondée sur le respect, la justice et le progrès.

Facinet Soumah

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