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samedi 17 mai 2025

RDC : Plus de 1300 militaires et policiers évacués de Goma vers Kinshasa par le CICR

En République démocratique du Congo, plus de 1300 militaires et policiers congolais désarmés, accompagnés de leurs familles, ont été évacués de Goma, dans l’Est du pays, vers Kinshasa, la capitale, à l’autre extrémité du territoire national. Cette opération humanitaire, conduite par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), s’est avérée aussi délicate que logistique, dans un contexte de guerre persistante dans le Nord-Kivu.

Une opération d’envergure face à l’avancée des rebelles

Ces militaires et policiers faisaient partie des forces gouvernementales qui ont été débordées par l’offensive du groupe rebelle M23, désormais associé à l’Alliance du Fleuve Congo (AFC). Depuis la prise de Goma par ces groupes armés, les éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la police nationale congolaise se sont retrouvés désarmés, sans capacité de repli et exposés à de graves risques de représailles.

C’est dans ce contexte d’urgence humanitaire que le CICR a été sollicité pour organiser une évacuation sécurisée vers Kinshasa, à plus de 2000 kilomètres de distance.

Deux semaines de mobilisation intense

L’opération, étalée sur deux semaines, a nécessité une logistique exceptionnelle. Le CICR a coordonné de nombreux convois routiers sur l’axe Goma–Lubero, une route difficile à traverser en raison de l’instabilité sécuritaire. En parallèle, des dizaines de vols d’hélicoptères et d’avions ont été mobilisés pour transporter les militaires, policiers et leurs familles, souvent traumatisés par les combats et les conditions de vie précaires.

Selon les responsables du CICR, cette opération avait pour but de préserver la dignité humaine, garantir la sécurité des personnes désarmées et assurer le respect du droit international humanitaire.

Un symbole de neutralité dans un conflit prolongé

En intervenant ainsi, le CICR réaffirme sa position de neutralité et son rôle humanitaire au cœur d’un conflit de plus en plus complexe à l’est de la RDC. Pour les observateurs, cette évacuation massive est aussi le reflet de la profondeur de la crise sécuritaire et de la désorganisation des forces gouvernementales dans certaines zones de l’Est du pays.

À Kinshasa, des centres d’accueil temporaires ont été mis en place pour recevoir les évacués, en attendant une réinsertion ou une nouvelle affectation. La suite dépendra de l’évolution militaire et politique dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, où le conflit continue de faire rage malgré les appels au cessez-le-feu.

Xolomo Tokpa

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