Ce samedi 28 juin 2025, la Guinée a célébré en différé la 12e Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme. L’événement s’est tenu dans la commune de Ratoma, sous l’égide du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables.
Le thème de cette année :
« Revendiquons nos droits : protégeons notre peau et préservons nos vies ».
Informer, sensibiliser, agir
L’objectif était de :
- sensibiliser sur les conditions de vie des personnes atteintes d’albinisme,
- lutter contre la stigmatisation et les discriminations,
- renforcer la visibilité des actions gouvernementales en leur faveur.
La cérémonie a mobilisé un large public : défenseurs des droits humains, dermatologues, enfants albinos, membres du CNT et partenaires institutionnels.
Une commune engagée
Dans son discours d’ouverture, Ahmed Sékou Traoré, président de la délégation spéciale de Ratoma, s’est réjoui du choix de sa commune :
« L’albinisme est un fait social. Il ne doit pas créer d’inégalités. Célébrer cette journée ici renforce notre engagement en faveur de l’intégration sociale. »
Des textes encore attendus
Au nom des ONG de défense des droits des personnes atteintes d’albinisme, Adjiratou Bah a salué l’initiative. Mais elle a regretté le retard dans l’application de la loi promulguée le 30 avril 2021, censée protéger ces citoyens :
« Sans textes d’application, cette loi reste inopérante. Or, elle inspire déjà plusieurs pays de la sous-région. »
Elle a alerté sur l’augmentation des cas de cancer de la peau :
« Depuis 2015, 37 décès ont été enregistrés. En 2025, une vingtaine de nouveaux cas sont recensés, dont des enfants de 8 ans. Beaucoup n’ont pas pu poursuivre leur traitement faute de moyens. »
Elle a demandé :
- l’élargissement de la couverture sanitaire,
- un accès renforcé à la radiothérapie,
- la mise à disposition de crèmes solaires,
- des vêtements adaptés pour les enfants dans les écoles.
« Il faut aussi sensibiliser les encadreurs, surtout en milieu rural. »
L’engagement de l’État réaffirmé
Prenant la parole, la ministre Charlotte Daffé a rappelé les efforts du gouvernement :
« La Guinée dispose d’un cadre juridique pionnier en matière de protection des droits des personnes atteintes d’albinisme. »
Elle a mis en garde contre les pratiques abusives :
« Utiliser ces enfants pour susciter la pitié est une forme d’exploitation. C’est punissable. »
Elle a insisté sur l’importance de la prévention :
« Le cancer de la peau commence souvent par de simples boutons. Il faut éduquer, dépister, protéger. »
Des actions concrètes annoncées
Parmi les mesures phares :
- Prise en compte du handicap dans le projet de nouvelle Constitution,
- Inscription de 5 objectifs prioritaires dans la lettre de mission du ministère,
- Distribution d’équipements de protection pour 2 000 personnes albinos d’ici octobre 2025,
- Dépistage gratuit du cancer de la peau pour 500 personnes,
- Lancement du Programme d’inclusion des personnes vulnérables et du Programme Indigence et Solidarité.
« Ces actions traduisent la vision du Président de promouvoir l’équité sociale et la justice. » a-t-elle conclu.
Clôture dans la solidarité
La journée s’est achevée par :
- une remise de kits de lunettes solaires,
- une séance de dépistage gratuit.
La ministre Charlotte Daffé était accompagnée de son homologue du ministère de la Santé.
Facinet Soumah

