Le weekend dernier le Président de la République, Général Mamadi Doumbouya a fixé la date de l’élection présidentielle au 28 décembre 2025. S’exprimant sur cette décision annoncée à la surprise générale de l’opinion ainsi que des acteurs politiques qui sont les premiers concernés par les élections, Dr Faya Millimono a exprimé ses vives inquiétudes sur cette décision du Général Doumbouya prise de façon unilatérale. Pour le président du Bloc libéral (BL), cette décision aurait dû être précédée par un dialogue réunissant l’ensemble des acteurs sociopolitiques à l’effet de définir ensemble la marche à suivre.
«Bon, ça a été assez militaire, on sait que c’est des militaires qui sont au pouvoir, mais il faut que le président Mamadou Doumbouya dose un peu la dimension militaire de ses actes. Parce que ça fait quand même quatre ans qu’il est au pouvoir. Il y a des choses qui nécessitent une certaine concertation. Parce que quand le dialogue est complètement interrompu dans un pays, ça ne conduit pas à un bon lendemain. J’aurais souhaité personnellement que l’annonce de cette date ait été précédée par un dialogue. Parce que beaucoup d’actes qui ont été posés avant cette annonce n’étaient pas un consensus absolu. Il y a des Guinéens qui n’étaient pas d’accord avec certaines choses. Il aurait donc fallu qu’un dialogue nous permette de pointer du doigt ce qui n’a pas réussi, pour que cela soit corrigé en abordant la prochaine étape», a-t-il indiqué.
Dr Faya Millimono a ensuite fait savoir que que l’annonce de la date de l’élection présidentielle de façon précipitée dénudée de consensus lève le voile sur le vrai visage du CNRD.
«Ce que je crois par rapport à cette précipitation, c’est que le CNRD est venu et nous avait dit beaucoup de choses. Il s’est avéré que beaucoup de choses que le CNRD avait dit, c’était de la tromperie. Aujourd’hui, nous avons la vraie face du CNRD».
Concernant l’exclusion des grands partis politiques du processus en cours, le leader du BL a insisté sur l’organisation d’un dialogue inclusif permettant à l’ensemble des acteurs de parler d’une même voix afin de sauver la paix en Guinée. Il a affirmé qu’en allant à ces élections en décembre sans consensus préalable, on assiste inéluctablement à des élections non-inclusives encore moins transparentes et crédibles.
«J’avais personnellement souhaité que cette date, le général ne l’annonce pas sans que les acteurs politiques que nous sommes, les acteurs sociaux, se réunissent autour de la table pour parler d’une même voix, créer des consensus qui peuvent sauver la paix. Il est clair qu’en allant aux élections en décembre, on ne peut pas dire que ces élections seront consensuelles. On ne peut pas dire que ces élections auront été inclusives. Et on ne peut même pas dire en ce moment-là que ces élections pourraient être transparentes et crédibles. Donc voilà autant de choses qui deviennent une salade difficilement mangeable. La Guinée est en train d’aller très mal. C’est pourquoi nous disons que la salade commence à être difficilement avalable», a-t-il fustigé.
Enfin Dr Faya Millimono a laissé entendre qu’en commençant les élections par la présidentielle, Général Mamadi Doumbouya a trahi sa promesse de commencer les élections à la base au sommet. Toute, il s’est dit n’être pas surpris de cette attitude qui vient d’allonger la longue liste des promesses non tenues depuis l’avènement du CNRD au pouvoir.
Facinet Soumah
