Ce Dimanche, 9 février 2025, les hommages continuent à pleuvoir quelques heures après l’annonce du décès de l’ancien président du parlement au sixième législature de 1995 à 2002. Elhadj Boubacar Biro Diallo, compagnon de l’indépendance a tiré sa révérence hier samedi soir dans sa ville natale de Mamou au Fouta Djallon.
Page noire : Honorable Boubacar Biro Diallo n’est plus
Boubacar Biro Diallo avait à l’époque dénoncé l’arrestation du député Alpha Condé alors que ce dernier bénéficie de l’immunité parlementaire. Ce qui avait irrité les extrémistes du PUP.
Aujourd’hui, Alpha Condé a tenu à lui rendre hommage suite à sa disparition.
Chères concitoyennes, chers concitoyens,
C’est avec une profonde tristesse et une immense gratitude que nous rendons hommage à El Hadj Boubacar Biro Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, éducateur, compagnon de l’indépendance et infatigable serviteur de la nation guinéenne.
Du haut de ses 103 ans, il a consacré sa vie à la défense des valeurs de justice, de solidarité et de démocratie.
Homme de principes et de combats, il s’est toujours tenu aux côtés des plus faibles, des oubliés et des démunis, qu’il a soutenus avec une générosité sans limite, portant leur voix avec courage et leur détermination.
Son engagement pour l’avènement de la démocratie en Guinée fut sans faille, souvent au prix de sacrifices personnels, mais toujours animé par sa foi en un avenir meilleur pour notre pays.
Éducateur dans l’âme, il a formé et inspiré des générations entières.
Parmi ses élèves, nombreux sont ceux qui sont devenus de hauts commis de l’État, portant avec eux les valeurs qu’il leur avait
transmises : intégrité, sens du devoir et respect du bien commun. Son héritage perdure dans chaque esprit éveillé, chaque cœur touché et chaque cause juste qu’il a défendue.
Son combat pour la démocratie, la justice et la cohésion nationale restera gravé dans nos mémoires.
Pour ma part, je garde le souvenir d’un homme profondément humain et engagé.
J’éprouve encore une vive émotion en repensant à toutes ces visites qu’il me faisait en prison, alors qu’il était déjà l’une des personnalités les plus influentes du pays.
Oui, lorsque j’étais en prison, privé de liberté et d’espoir, il venait me rendre visite avec Bah Mamadou. Je trouvais en lui un soutien inestimable. Il ne s’est pas contenté de me témoigner sa solidarité : avec le support de l’honorable Mélégué Traoré, président de l’Assemblée nationale d’alors du Burkina Faso, ils avaient mobilisé, avec une détermination remarquable, tous les
présidents des Assemblées nationales de la CEDEAO pour plaider ma libération.
Je me souviens aussi de ces conversations, en dehors du cadre officiel, durant lesquelles il exprimait son amour profond pour notre Guinée natale et partageait sa vision d’une nation démocratique.
Je n’oublierai jamais non plus un échange survenu lorsque nous servions tous les deux à l’Assemblée nationale, au cours duquel il m’avait dit : « Alpha, on t’a mis un masque sur le visage ; lorsqu’il va tomber, les gens seront surpris. » Ces mots, empreints de sagesse, continuent de m’inspirer chaque jour.
Aujourd’hui, nous lui rendons un hommage mérité pour tout ce qu’il a accompli pour notre nation et pour chacun d’entre nous.
Son départ nous attriste, mais son héritage nous oblige à poursuivre le combat pour la justice, la solidarité et la démocratie.
En ces moments douloureux, j’ai une pensée pieuse pour sa famille biologique, à laquelle
j’adresse mes condoléances les plus attristées, ainsi qu’au peuple de Guinée, qui vient de perdre l’un de ses meilleurs fils.
Que son âme repose en paix dans le Firdaws éternel.
Amina.
Professeur Alpha Condé
Président de la République
Facinet Soumah