Les fortes pluies qui se sont abattues sur Conakry ces dernières 48 heures ont provoqué d’importants dégâts matériels et causé la mort de plusieurs personnes, notamment dans les quartiers d’Entag et de Sangoyah. Face à cette tragédie, les réactions se multiplient, entre consternation, solidarité et dénonciation.
L’ancien président Alpha Condé est sorti de son silence pour livrer un message aussi compatissant que virulent. Dans une déclaration publique, il exprime d’emblée sa solidarité :
« Nos cœurs sont avec vous, victimes de ces inondations. À tous ceux qui ont tout perdu, à ceux qui vivent dans la peur, sachez que votre douleur est entendue. Ce qui vous arrive n’est pas une fatalité. C’est la conséquence directe des choix égoïstes d’un pouvoir qui vous a abandonnés. »
Selon lui, la répétition de ces catastrophes révèle bien plus qu’un simple manque d’anticipation :
« Chaque année, la même tragédie se répète : Conakry se noie. Pourtant, les pluies diluviennes ne sont pas imprévisibles, elles font partie du cycle climatique. Ce qui choque, ce n’est pas la pluie, c’est l’inaction. Ce n’est pas une fatalité, c’est un échec monumental du régime en place. »
L’ex-chef d’État va plus loin, évoquant une responsabilité politique directe dans la crise :
« Ce ne sont pas les pluies qui submergent Conakry, mais l’incurie d’un pouvoir qui a choisi le pillage plutôt que la gouvernance. Ces inondations sont le fruit d’une corruption endémique et d’un mépris total pour la vie humaine. »
Alpha Condé fustige également le manque de planification urbaine et la déconnexion du gouvernement vis-à-vis des réalités que vivent les citoyens :
« Face à un phénomène météorologique bien connu, la réponse de l’État se résume à une inaction coupable. Pendant que les populations luttent pour leur survie, les dirigeants restent sourds à leur souffrance. »
Il alerte sur l’ampleur potentielle des catastrophes à venir :
« Nous ne sommes que le 1er août, et le pire reste peut-être à venir. La Guinée est un pays riche, mais son peuple s’appauvrit chaque jour davantage. L’argent public, censé financer des infrastructures durables, est siphonné par un système dédié au pillage économique. »
Dans sa déclaration, l’ancien président dénonce aussi le gouffre entre les priorités du pouvoir et les besoins réels de la population :
« L’argent ne manque pas, mais il est détourné. Plutôt que d’investir dans l’assainissement et la prévention, des milliards sont engloutis dans une propagande indécente. L’objectif ? Glorifier un putschiste, maintenir la confiscation des libertés et anesthésier la conscience collective. »
Enfin, Alpha Condé conclut son message par un appel à l’espérance et à la résilience du peuple guinéen :
« Les inondations de Conakry sont le symptôme d’un système malade, corrompu, et profondément déconnecté du peuple. Elles ne relèvent pas du climat, mais de la faillite d’un État incapable de protéger ses citoyens. Pourtant, il ne faut pas perdre espoir. Le peuple de Guinée est résilient, et il se relèvera. »
Facinet Soumah
