Face aux inquiétudes exprimées par les conducteurs de taxi-moto sur le coût jugé élevé du permis de conduire, le ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo, a annoncé une mesure forte : la réduction des frais. Il promet également des formations accessibles dans toutes les préfectures et la mise en place d’une carte professionnelle pour valoriser le métier de taxi-moto.
Le gouvernement veut franchir une étape décisive dans la modernisation du transport en Guinée. Devant les conducteurs et propriétaires de taxi-motos réunis lors d’une rencontre officielle, le ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo, a défendu la mise en place du permis de conduire moto, une réforme qu’il qualifie de « choix politique pour protéger nos citoyens et structurer notre économie informelle ».
Selon lui, 70 % des accidents de circulation en Guinée sont causés par des motos, et 40 % des blessés dans les hôpitaux en sont issus. « Un gouvernement responsable ne peut pas rester immobile devant une telle situation », affirme-t-il. L’objectif est donc clair : professionnaliser le secteur, garantir la sécurité des usagers et offrir un cadre de travail digne aux jeunes qui vivent de cette activité.
Réduction du prix du permis annoncée
Sur la question du prix du permis moto fixé à 890 000 GNF, le ministre reconnaît que ce montant est trop élevé :
« Je suis d’accord avec vous, le prix de 890 000 est trop cher. Nous allons instruire la Direction nationale des Transports et l’opérateur Thomas Grey de ramener ce coût à un niveau acceptable. »
Il a également annoncé que les premiers candidats pourraient bénéficier du permis gratuitement, afin d’encourager la formation et l’entrée dans la profession.
Vers une carte professionnelle pour les taxi-motos
Le ministère veut distinguer ceux qui utilisent la moto comme moyen de transport professionnel et ceux qui roulent pour leur loisir. C’est pourquoi une carte professionnelle sera mise en place, à l’image des transporteurs de marchandises ou des taxis-mètres.
Cette carte leur donnera accès à des droits sociaux, à des cotisations, et renforcera la reconnaissance du taxi-moto comme métier à part entière, ouvrant la voie à une meilleure protection des travailleurs.
Une réforme progressive
Le ministre a précisé que l’obligation du permis ne sera pas appliquée dès cette année, mais progressivement. « Moi-même, je conduis une moto et je n’ai pas encore de permis, mais je ferai ma formation d’ici 2027 ou 2028 », a-t-il déclaré avec humour, avant d’ajouter :
« Pour l’instant, c’est la formation pour tout le monde. Les centres d’examen et de formation doivent être installés partout, pas seulement à Conakry. »
Faciliter les documents d’identité
Concernant la difficulté d’obtenir les cartes d’identité et passeports, nécessaires pour s’inscrire à l’examen du permis, Ousmane Gaoual Diallo a promis d’interpeller les ministères concernés afin d’accélérer la délivrance des documents, rappelant que le chef de l’État a décidé de les offrir gratuitement à tous les Guinéens.
Pour le gouvernement, cette réforme n’est pas qu’une mesure administrative. Elle vise à sauver des vies, reconnaître la valeur d’un métier devenu indispensable et encadrer une jeunesse qui cherche à vivre dignement.
« La Guinée doit avancer vers une société qui protège la vie », conclut le ministre. A-t-il terminé son allocution.
Facinet Soumah

