Après la victoire du « Oui » avec une majorité écrasante sur toute l’étendue du territoire national, selon les résultats provisoires annoncés par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation à l’issue du scrutin référendaire du dimanche 21 septembre, l’opinion publique n’a pas semblé surprise. C’est du moins ce qu’a affirmé le leader de l’UDRP, Dr Édouard Zotomou, joint au téléphone par la rédaction d’Avenirguinee ce mercredi 24 septembre.
Pour l’homme politique, ce résultat était prévisible et même prémédité. « Ces résultats ne me surprennent pas dans tous les cas. Et ils ne surprennent pas non plus tous ceux qui ont suivi le processus depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir. Puisque, si vous avez remarqué, tout a commencé à partir du 5 septembre 2021, par la mise en place d’une charte unilatéralement élaborée par le CNRD, sans la contribution de toutes les parties concernées par une gestion supposée consensuelle de la transition », a-t-il déclaré.
Poursuivant, l’un des vice-présidents de l’ANAD ajoute : « … C’est un CNT qu’on a mis en place parce que les calculs étaient déjà faits. Il fallait tout faire pour organiser une sorte d’élection pour tromper l’opinion. On a fait un semblant de référendum, qui aurait dû être organisé avec la contribution de tout le monde. Mais des Guinéens ont été exclus. Cela reflète bien la position actuelle. Nos compatriotes ne sont pas seulement à l’intérieur du pays. À l’extérieur, ils sont près de 3 millions. Vous ne pouvez pas me dire que sur ces 3 millions, seule une centaine de milliers de Guinéens sont capables ou désireux d’apporter leur contribution. Au moins le tiers devait participer, mais cela n’a pas été fait. Ce résultat était pré-calculé, prédestiné. Alors, si c’est ce que certains considèrent comme représentatif, moi je crois qu’on en tirera toutes les conséquences. »
En conclusion, Dr Zotomou a déploré une confusion entretenue entre le référendum et la personnalité du président de la transition.
« Un référendum qu’on confond avec le choix d’un leader, ça ne se fait pas. Quand vous organisez un référendum, c’est sur deux sujets : le Oui ou le Non. Mais derrière, on projette l’image du Général comme s’il était candidat. Qu’est-ce que l’image du président de la transition vient faire dans un référendum où les gens doivent se prononcer sur un Oui ou un Non ? Beaucoup de citoyens pensent aujourd’hui que c’est le président Doumbouya qui a été élu. C’est une confusion inutile. Il faut être transparent. Et la garantie de cette transparence aurait été la participation de l’opposition dans les différentes commissions mises en place. »
Facinet Soumah
