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jeudi 12 juin 2025

Mort en garde à vue : les blessures d’Albert Ojwang accusent la police

Nairobi, Kenya – Le mystère entourant la mort d’Albert Ojwang, un blogueur kényan de 31 ans décédé en garde à vue, vient d’être partiellement levé. L’autopsie menée par le pathologiste d’État Bernard Midia révèle que l’activiste a succombé à des blessures graves à la tête, à une compression du cou, ainsi qu’à d’autres traumatismes corporels, compatibles avec une agression violente.

« La cause du décès est très claire : traumatisme crânien, compression cervicale et de multiples blessures sur le corps, qui pointent clairement vers une agression », a déclaré le médecin légiste lors d’une conférence de presse.

Ces résultats contredisent la version officielle donnée par la police, selon laquelle Ojwang se serait blessé « en se cognant la tête contre le mur de sa cellule ». Cette déclaration, jugée invraisemblable par de nombreux observateurs, a été largement critiquée.

La mort d’Albert Ojwang a provoqué une vague d’indignation à travers le Kenya, en particulier parmi les défenseurs des droits humains et les journalistes indépendants. Plusieurs organisations ont dénoncé un meurtre sous la garde de l’État et exigent que les policiers responsables soient identifiés et poursuivis.

Selon les premiers éléments de l’enquête, Ojwang avait été arrêté à la suite d’une plainte déposée par le chef adjoint de la police, qui l’accusait d’avoir porté atteinte à sa réputation sur les réseaux sociaux.

Des militants des droits civiques dénoncent un usage abusif du pouvoir par des autorités locales pour faire taire des voix critiques. Le blogueur était connu pour ses publications courageuses, dénonçant notamment la corruption et les abus policiers dans la région de Migori.

« Ce n’est pas un simple cas d’abus. C’est un assassinat politique sous couvert de procédure légale », a dénoncé un représentant de la Kenya Human Rights Commission.

L’affaire Ojwang rappelle d’autres cas similaires de brutalités policières au Kenya, un pays où les forces de l’ordre sont régulièrement accusées de violences, d’exécutions extrajudiciaires et d’impunité.

Face à la pression croissante, le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante, mais les familles et les militants restent sceptiques quant à l’issue du processus.

Xolomo Tokpa

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