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samedi 6 décembre 2025

Mort d’un enfant en urgence : l’hôpital Donka s’explique et rejette les accusations.

Dans la nuit du vendredi à samedi 16 août, Abdoul Karim Sacko, gravement malade, a été conduit d’urgence d’abord au Centre Médical Communal (CMC) de Ratoma, puis transféré à l’hôpital national Donka. Faute de place disponible, après un triage et la prise de ses paramètres vitaux, il a été consulté par le pédiatre de garde, qui a ensuite orienté la famille vers le CHU Ignace Deen. C’est dans cet établissement que l’enfant a finalement succombé à ses blessures dans la journée d’hier.
Rapidement, des accusations ont émergé sur les réseaux sociaux, mettant en cause le personnel médical du CHU Donka.

Il leur est reproché d’avoir négligé la déontologie médicale au profit de considérations financières, en refusant de prendre en charge le bébé malgré son état critique.
Face à cette polémique, l’administration du CHU Donka a tenu à rétablir sa version des faits.
Dans une interview exclusive, le chef du service des urgences, Dr Amadou Yalla Camara, a exprimé ses regrets et apporté des précisions :  » Je vais d’abord regretter profondément ce qui s’est passé. La mort d’un enfant est toujours une tragédie. Mais il est important de rétablir la vérité. L’enfant a bien été reçu aux urgences par notre équipe, arrivé du CMC de Ratoma dans une ambulance. Il a été trié, ses paramètres vitaux ont été relevés, et un pédiatre de garde est venu pour l’examiner « .
Selon Dr Camara, il ne s’agissait nullement d’un refus de prise en charge, mais d’un manque de lits lié à un débordement des services : « Tous les lits étaient occupés, parfois doublés ou même triplés. Dans ces conditions, il n’y avait pas de possibilité d’hospitaliser le bébé sur place afin de garantir une prise en charge adéquate. C’est alors qu’il a été orienté vers Ignace Deen, où il a effectivement été pris en charge et soigné jusqu’au décès, survenu vers 9 heures du matin « .
Le médecin insiste sur le respect strict du protocole en vigueur au CHU Donka :  » Au CHU Donka, nous ne refusons jamais un malade. Le protocole est clair : tout patient est reçu, trié, puis hospitalisé si une place est disponible. Dans ce cas précis, il n’y avait tout simplement pas de lit pour accueillir l’enfant. Ce n’est pas un refus, mais une réorientation, un transfert « .
Il explique également qu’un dispositif de coordination a été mis en place pour faciliter la communication entre les structures hospitalières :  » Nous avons envoyé une lettre à tous les hôpitaux et services d’urgence de la capitale, voire même de l’intérieur du pays – Coyah, Dubréka, et certaines préfectures – les invitant à prévenir Donka en cas de transfert, afin que nous puissions nous organiser. Cela évite que des patients arrivent sans coordination, et que nous soyons contraints de trier devant l’hôpital sans pouvoir offrir une place. Malheureusement, ce protocole n’a pas été respecté dans ce cas précis « .
Pour conclure, Dr Amadou Yalla Camara a lancé un appel à la vigilance des familles : « Les parents doivent consulter dès les premiers signes de maladie. Trop souvent, on attend que l’état de l’enfant soit critique avant de venir en urgence. Cela complique la prise en charge et met en danger la vie des patients « .
Facinet Soumah

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