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dimanche 7 décembre 2025

Mois de l’Enfant Guinéen 2025 : une jeunesse à protéger, un avenir à construire

Depuis le 1er juin, la Guinée consacre un mois entier à la promotion des droits et du bien-être des enfants. Cette période, à la fois de sensibilisation et de réflexion, met en lumière les nombreux défis qui entravent encore l’épanouissement de l’enfance dans le pays. Entre constats alarmants et espoirs de transformation, les acteurs de la société civile tirent la sonnette d’alarme.

À l’initiative de l’ONG Mon Enfant Ma Vie, engagée depuis des années dans la défense des droits de l’enfant, le Mois de l’Enfant 2025 prend une dimension particulièrement symbolique. Sa présidente, Mme Djeynabou Diallo, dresse un état des lieux sans complaisance :

« Les défis sont nombreux et profondément enracinés. Dans les zones les plus vulnérables, l’accès à une éducation de qualité reste un luxe. Trop d’enfants quittent prématurément l’école pour travailler ou sont victimes de mariages précoces, souvent sous la pression de la pauvreté. Certains sont envoyés mendier, d’autres travaillent dans les mines, sur les marchés, ou comme domestiques dans des foyers. »

Outre l’éducation, les questions sanitaires et nutritionnelles restent particulièrement préoccupantes. Le manque d’accès aux soins de base et une alimentation insuffisante fragilisent davantage les plus jeunes. À cela s’ajoute une protection juridique souvent inefficace, laissant les enfants exposés à diverses formes de maltraitance, d’exploitation et de violences, souvent dans un silence coupable.

Malgré l’existence d’un cadre juridique censé garantir leurs droits, les violations persistent, notamment dans les zones rurales. Mme Diallo alerte :

« Le mariage précoce et les mutilations génitales féminines, bien qu’interdits, continuent d’être pratiqués. Les enfants sont victimes de violences domestiques, privés d’éducation ou contraints au travail. L’un des drames les plus invisibles reste l’absence d’actes de naissance pour des milliers d’enfants, les rendant juridiquement inexistants. »

Les enfants vivant avec un handicap, ceux en situation de rue ou soumis à la mendicité, demeurent largement exclus des politiques publiques. Leur sort interpelle et leur avenir reste incertain.

Face à ce constat préoccupant, l’ONG Mon Enfant Ma Vie redouble d’efforts. Pour ce mois de juin, elle déploie un programme d’activités axé sur l’éducation, la sensibilisation et l’éveil personnel. Ateliers de lecture, rencontres culturelles, causeries éducatives et sessions d’information sur les droits de l’enfant sont au programme.

« Nous voulons que chaque enfant prenne conscience de sa valeur et de son potentiel. Ces ateliers ont pour but de renforcer leur confiance en eux et de les pousser à rêver plus loin, au-delà des limites imposées par leur environnement », explique Mme Diallo.

Ce Mois de l’Enfant est aussi l’occasion de porter un plaidoyer fort. La présidente de l’ONG interpelle les autorités :

« Nous demandons l’application stricte des lois existantes, le renforcement des mécanismes de protection de l’enfance et un investissement accru dans les secteurs essentiels : éducation, santé et protection sociale. »

Mais la responsabilité ne revient pas uniquement à l’État.

« À toute la société, nous lançons un appel : soyons les gardiens de l’enfance. Chaque enfant protégé aujourd’hui, c’est une Guinée plus forte demain. »

Entre inquiétude et espoir, ce Mois de l’Enfant 2025 se veut un moment de vérité. La voix des enfants mérite d’être entendue. Leur avenir dépend de notre capacité collective à leur garantir une enfance digne, épanouie et protégée.

Facinet Soumah

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