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mardi 15 avril 2025

Mohamed Sylla raconte ses calvaires sur la route de l’immigration irrégulière.

Une fois au bercail, après une tentative avortée de rejoindre l’Europe par des voies non réglementaires, Mohamed Sylla a expliqué son expérience vécue lors d’une conférence de presse qu’il a tenu à Conakry. Dès son retour dans son village natal de Léro en 2023, il espérait suivre les traces d’un ami d’enfance désormais installé en France. Cette histoire, parle des vrais dangers de l’immigration clandestine.

Ce jeune homme a commencé sa narration des faits par les motifs qui l’ont poussé à quitter la Guinée et les calvaires qui ont jalonné son parcours jusqu’en Afrique du Nord .

« J’étais au village, à Léro, et là-bas je suis né, grandi. À la base, je rêvais être footballeur, et j’avais en tête que tôt ou tard, je vais partir en Europe. Donc, j’étais avec un ami, on a grandi ensemble, maintenant il est en France. Quand on était au village tout le temps, on parlait l’affaire de l’Europe. Un jour, il m’a dit : tu veux partir en Europe maintenant ? J’ai dit qu’il n’y a pas de problème, on va se préparer pour ça« . Dit-il.

Mohamed Sylla, séduit par le récit embelli de son ami, décide finalement à son tour d’entamer le voyage malgré les obstacles financiers. Il a pu à réunir une partie de la somme nécessaire et vendre la moto familiale à Kankan et rejoint le Mali, première étape de son périple.

 » Une fois au Mali, j’appelle le numéro du monsieur, il vient me chercher à la gare et m’envoie directement au marché. C’est un commerçant, mais il a aussi un réseau qui envoie des engins vers le Maghreb. Je paie d’abord 3 millions de francs guinéens avant que je ne bouge « . Explique t-il.

Le rêve de voyage s’est vite devenu un vrai calvaire pour lui. Des kilomètres parcourus à pied dans des conditions de vie difficiles, les tensions entre migrants… Mohamed Sylla découvre une réalité bien différente de celle que son ami lui racontait.

 » On a commencé à marcher les 15 kilomètres pour rentrer à Samata. Ils nous ont comptés, les Guinéens étaient les plus nombreux. Je me réveille la nuit, il y avait une bagarre entre Maliens et Guinéens pour des futilités. J’ai dit, moi, je ne peux pas rester ici comme ça…« . A t-il declaré.

Découragé à un moment par les péripéties du voyage, il a décidé de rentrer au pays. Mais, poussé par d’autres candidats à l’exil, il tente de poursuivre vers l’Algérie, puis la Tunisie. C’est de là que, son voyage prend fin et intercepté par les autorités tunisiennes.

 » On marche cinq jours jusqu’à ce qu’on soit proche de Tunis. On trouve un tunnel, on rentre en bas du tunnel pour se reposer. Tout le monde s’endort. En plein 14 heures, il y a la garde nationale de la Tunisie qui vient nous trouver. Ils ont bloqué le tunnel avant de faire sortir des armes. On met des menottes sur moi pour me mettre dans la voiture…« . A Souligné Mohamed Sylla.

Cette déclaration de Mohamed Sylla, lucide et détaillé, met en lumière les nombreux risques auxquels les migrants clandestins sont confrontés. Son retour en Guinée et explications de ses expériences en public, traduisent une volonté de sensibiliser les jeunes ambitieux à entamer cette route dangeureuse dont des milliers de personnes ont perdu leur vie dans l’intention d’aller vivre dans l’opulence en Europe.

Facinet Soumah

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