Face au drame migratoire survenu au large de la Mauritanie, le Conseil guinéen de ce pays tire la sonnette d’alarme. Selon Mamadou Bobo Bah, président du Conseil guinéen de Mauritanie, plus de 90 Guinéens ont perdu la vie dans cette traversée périlleuse, tandis que des dizaines de survivants ont été secourus dans des conditions difficiles. Dans une interview accordée à notre rédaction, Mamadou Bobo Bah indique que cinq victimes ont été enterrées à Nouadhibou ce samedi, tandis que 52 rescapés ont été accompagnés par le Conseil jusqu’à la frontière, en attendant une prise en charge plus appropriée.
« Certains sont actuellement dans les hôpitaux. Cinq personnes suivent encore des soins », a-t-il précisé.
Un vide diplomatique qui complique la prise en charge
Le président du Conseil guinéen pointe du doigt l’absence d’une représentation consulaire en Mauritanie, ce qui rend la gestion des urgences particulièrement difficile.
« Nous avons une ambassade qui réside à Dakar, mais la distance est énorme. En cas d’urgence, l’interlocuteur de l’ambassade, c’est moi. C’est très difficile pour nous », regrette-t-il.
Il lance ainsi un appel solennel au gouvernement guinéen, en particulier au Président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya, et au ministre des Affaires étrangères, afin de nommer un consul général en Mauritanie pour faciliter l’assistance à la communauté guinéenne.
Une communauté nombreuse, mais confrontée à de lourdes démarches administratives
La Mauritanie abrite une forte communauté guinéenne, mais l’accès aux documents officiels demeure un parcours du combattant. Pour renouveler un passeport, il faut obligatoirement repartir en Guinée, ce qui bloque beaucoup de ressortissants.
« Depuis le 5 janvier, la Mauritanie a changé son système d’obtention de visa. Pour se mettre à jour, c’est tout un problème », explique Mamadou Bobo Bah.
Un cri de détresse et un appel à la responsabilité
Le Conseil guinéen de Mauritanie demande une implication urgente de l’État guinéen pour : Faciliter l’assistance aux migrants ;Créer un consulat général en Mauritanie ;Simplifier les démarches administratives des ressortissants ; Soutenir les familles des victimes et des survivants.
« C’est très difficile actuellement en matière d’immigration. Nous demandons de l’aide, » conclut le président du Conseil, visiblement éprouvé par l’ampleur du drame.

Facinet Soumah

