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dimanche 14 décembre 2025

Maroc : Un Aïd el-Kebir sans sacrifice de mouton sur appel du roi

Ce vendredi 6 juin 2025, les Marocains ont célébré l’Aïd el-Kebir, aussi appelé Tabaski, dans un contexte inédit. Cette année, aucune clameur de bêtes égorgées, aucun tumulte dans les abattoirs de fortune. Le pays a connu un revirement exceptionnel : un Aïd sans sacrifice.

📣 Un appel solennel du roi Mohammed VI

Quelques jours avant la fête, le roi Mohammed VI s’est adressé à la nation dans un message empreint de responsabilité et de compassion. Le souverain y appelait les Marocains à renoncer, exceptionnellement cette année, à l’abattage rituel des moutons — un acte pourtant central dans cette célébration religieuse — afin de préserver un cheptel sévèrement affaibli par plusieurs années de sécheresse.

« Il en va de notre survie collective, de la pérennité de nos ressources pastorales et de notre solidarité face à l’épreuve », a déclaré le roi dans son discours.

🐑 Un cheptel en péril

Depuis plusieurs années, le Maroc est confronté à une sécheresse chronique. Les pâturages se sont raréfiés, les prix de l’alimentation animale ont explosé, et le cheptel national s’est réduit comme peau de chagrin. Cette situation a provoqué une flambée des prix des moutons, rendant l’abattage difficile pour de nombreuses familles.

Selon les données du ministère de l’Agriculture, la taille du cheptel a chuté de 30 % en cinq ans, mettant en péril l’équilibre rural et pastoral du pays.

🕌 Une fête repensée dans la foi et la solidarité

Malgré l’absence de sacrifice, les fidèles se sont rendus nombreux à la prière de l’Aïd. Dans les mosquées et sur les grandes esplanades, les sermons ont rappelé le sens profond de cette fête : la soumission à Dieu, la fraternité et la solidarité.

Plusieurs associations ont, à cette occasion, redoublé d’efforts pour organiser des distributions de vivres et de viande importée dans les quartiers défavorisés.

🧭 Un tournant symbolique et écologique

Cette décision marque un tournant historique, salué par de nombreux Marocains et ONG environnementales. Certains y voient un modèle de foi pragmatique, conjuguant traditions religieuses et réalités climatiques.

📌 Réactions contrastées dans la population

Si une large frange de la population a exprimé son adhésion à la décision royale, d’autres, attachées aux rituels ancestraux, ont ressenti une forme de vide spirituel. Toutefois, dans un contexte de crise climatique mondiale, la décision royale semble ouvrir une voie vers une pratique plus durable de la religion.

Xolomo Tokpa

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