Située à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Mali, la sous-préfecture de Yembering a été le théâtre de violentes échauffourées dans la journée du mardi 6 mai 2025. Des jeunes en colère ont pris d’assaut la brigade de gendarmerie locale pour exfiltrer l’un des leurs, interpellé quelques heures plus tôt pour des faits de violence familiale.
Selon les informations recueillies, tout aurait commencé par une altercation survenue dans le village de Djindjinma, dans le district de Yembering-Centre. Un jeune homme y aurait violemment agressé la femme de son grand frère. La victime, blessée, s’est rendue au centre de santé de Yembering pour y recevoir des soins médicaux. C’est à ce moment que l’auteur présumé des coups se serait présenté à son tour sur les lieux, provoquant une nouvelle altercation avec le mari de la victime. Alertée, la gendarmerie est intervenue et a procédé à l’arrestation du jeune homme présumé auteur.
Mais l’interpellation n’a pas été du goût de certains jeunes de la sous préfecture, qui ont aussitôt organisé une attaque contre la gendarmerie.
« Ils ont défoncé la porte, arraché une fenêtre et libéré de force leur camarade, en forçant le commandant seul sur place à fuir les lieux « . A témoigné Mamadou Lamarana Doukouré, membre de la délégation spéciale de Yembering, joint par téléphone ce vendredi 9 mai.
Face à la foule en furie, ni le sous-préfet, ni le président de la délégation spéciale, ni même le commandant de brigade n’ont pu contenir la situation. Des jets de pierres ont été enregistrés, et des pneus brûlés sur la route nationale, sans toutefois faire de blessés. Le calme n’a pu revenir que plus tard, grâce à l’arrivée en renfort d’éléments de la gendarmerie préfectorale de Mali, sollicités en urgence par le commandant local.
Lors de l’intervention, une dizaine de jeunes ont été interpellés, notamment dans un lieu de consommation de stupéfiants. Certains d’entre eux, reconnus innocents, ont été relâchés, tandis que les autres demeurent en garde à vue à Mali-Centre depuis ce jour.
« Depuis, aucune information officielle n’a été communiquée sur l’évolution de l’enquête « . Fustige M. Doukouré.
Cette attaque met en lumière plusieurs questions sur la sécurité des agents déployés en zones les plus reculées et la fragilité de l’autorité de l’État face à des mouvements de foule de plus en plus fréquents dans certaines localités rurales à travers le pays.
Facinet Soumah