Bamako, 29 septembre 2025 – L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara a comparu ce lundi devant le pôle national de lutte contre la cybercriminalité à Bamako. Il est poursuivi pour « atteinte à la crédibilité de l’État » et « opposition à l’autorité légitime », des accusations liées à une publication sur les réseaux sociaux exprimant son soutien à des prisonniers politiques.
Au terme de l’audience, le parquet a requis 24 mois d’emprisonnement contre Moussa Mara. La décision du tribunal n’a pas encore été rendue, mais ces réquisitions marquent une étape importante dans un procès qui attire l’attention de l’opinion publique malienne et internationale.
Le dossier repose sur un message publié en juillet 2025 sur le réseau X (ex-Twitter), dans lequel Moussa Mara aurait exprimé sa solidarité avec des personnalités politiques détenues par les autorités de transition. Pour le parquet, ce message constitue une atteinte à l’autorité de l’État et à sa crédibilité.
Âgé de 50 ans, Moussa Mara a été Premier ministre du Mali de 2014 à 2015, sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta. Figure politique réformatrice et homme de terrain, il est aujourd’hui poursuivi dans un contexte de forte restriction des libertés publiques au Mali.
Son procès s’inscrit dans une vague d’arrestations et de poursuites visant des voix critiques envers la junte militaire au pouvoir depuis 2021. Plusieurs observateurs dénoncent un durcissement répressif à l’égard des opposants et une instrumentalisation de la justice pour museler la contestation.
Le verdict est attendu dans les prochains jours et pourrait peser lourdement sur le climat politique déjà tendu à Bamako.
Xolomo Tokpa
