Le camp militaire de Boulkessi, situé dans le centre du Mali, n’est plus sous contrôle des Forces armées maliennes (FAMa). Le samedi 7 juin 2025, l’armée a finalisé son retrait total de cette base stratégique, régulièrement ciblée par des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique.
Cette décision intervient après une semaine particulièrement violente marquée par deux attaques coordonnées contre la position militaire. L’une d’elles, d’une sophistication inédite dans la région, a impliqué l’utilisation de drones armés, signe de la montée en puissance technologique des groupes terroristes.
⚠️ Une base stratégique sous haute pression
Le camp de Boulkessi est situé à proximité de la frontière burkinabè, dans une zone sensible au cœur de la zone dite des « trois frontières ». Il s’agissait d’un point d’ancrage essentiel pour les opérations de l’armée malienne contre les groupes armés dans le centre et le nord du pays.
Mais depuis plusieurs mois, les assauts s’intensifient, mettant en péril la sécurité des troupes stationnées et rendant la défense du site de plus en plus difficile. Le camp avait déjà subi en 2019 une attaque meurtrière ayant coûté la vie à plusieurs dizaines de soldats maliens.
🎯 Une décision stratégique ou un repli tactique ?
Officiellement, aucune déclaration n’a encore été faite par les autorités militaires maliennes quant aux raisons précises du retrait. Mais plusieurs sources sécuritaires indiquent qu’il s’agirait d’un repli tactique face à la menace croissante et à la difficulté de tenir un poste si exposé, avec des lignes de ravitaillement limitées et une couverture aérienne quasi inexistante.
Certains observateurs y voient cependant un revers militaire significatif, dans un contexte où l’armée malienne affirme depuis des mois avoir pris l’ascendant sur les groupes jihadistes.
💬 Une zone désormais à risque
Le départ de l’armée du camp de Boulkessi pourrait laisser un vide sécuritaire dans cette région déjà instable. Des populations civiles redoutent une recrudescence des violences et des représailles jihadistes. Le retrait de Boulkessi constitue un nouveau test pour la stratégie sécuritaire malienne dans le centre du pays.