30 C
Conakry
mardi 17 juin 2025

Mali : crash d’un bombardier russe d’Africa Corps dans le fleuve Niger

Un drame aérien s’est produit dans la matinée du samedi 14 juin 2025, au nord du Mali. Un bombardier tactique Soukhoï SU-24M, opérant pour le compte du nouveau corps expéditionnaire russe Africa Corps, s’est écrasé dans les eaux du fleuve Niger, à proximité de la base militaire de Gao. L’incident, dont les causes exactes restent inconnues, survient dans un climat sécuritaire particulièrement tendu.

Un crash en pleine opération militaire

Selon les premières images et informations recueillies, l’appareil s’est embrasé avant de s’écraser à quelques centaines de mètres de la piste d’atterrissage de la base. Un épais panache de fumée et un incendie violent étaient visibles sur les lieux, comme en témoignent plusieurs vidéos relayées par des médias locaux et consultées par Jeune Afrique.

Les autorités maliennes n’ont pour l’instant pas communiqué officiellement sur l’état de l’équipage, mais des sources non confirmées évoquent la mort probable des deux pilotes russes à bord.

Un contexte explosif : la guerre contre les rebelles de l’Azawad

Ce crash intervient au lendemain d’un affrontement majeur entre Africa Corps et les forces du Front de libération de l’Azawad (FLA) dans la région de Ménaka. Il s’agit du premier engagement militaire significatif pour cette force russe, déployée récemment en remplacement du Groupe Wagner.

Alors que le FLA revendique une nouvelle offensive pour le contrôle de certaines localités stratégiques, les forces russes ont été sollicitées en appui aérien et logistique par l’armée malienne. Le Soukhoï SU-24M aurait participé à une opération de bombardement la veille du crash.

Africa Corps : le nouveau bras armé de Moscou en Afrique

Créée après le déclin du groupe Wagner, Africa Corps est une force paramilitaire structurée par le ministère russe de la Défense et opérant sous un mandat semi-officiel. Elle s’inscrit dans la stratégie d’expansion russe sur le continent africain, notamment dans des zones où la présence occidentale s’est affaiblie.

Son déploiement au Mali a été présenté comme un renforcement de la coopération bilatérale russo-malienne en matière de lutte contre le terrorisme. Mais cet accident pose d’ores et déjà la question de l’efficacité et de la sécurité des opérations menées par cette force encore jeune.

Enquête ouverte, tensions persistantes

Les autorités maliennes, en coordination avec des spécialistes russes, ont annoncé l’ouverture d’une enquête technique pour déterminer les causes exactes de l’accident. Une défaillance mécanique, une erreur humaine, ou même une attaque ne sont pas à exclure à ce stade.

Cet événement dramatique survient à un moment délicat, alors que la tension est à son comble dans le nord du pays, notamment dans les régions de Gao, Kidal et Ménaka. Le crash d’un avion aussi stratégique que le SU-24M risque de fragiliser l’image d’Africa Corps et de raviver les critiques sur l’ingérence militaire étrangère dans le conflit malien.

Ce crash tragique n’est pas qu’un simple incident aérien : il symbolise la fragilité de l’intervention militaire russe au Mali, à l’heure où le pays tente de regagner le contrôle total de son territoire face aux groupes armés. Alors que les populations attendent des résultats concrets en matière de sécurité, cette perte pourrait avoir des répercussions diplomatiques, opérationnelles et symboliques bien au-delà des frontières maliennes.

Xolomo Tokpa

Dernières Infos
ARTICLES CONNEXES

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici