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lundi 15 décembre 2025

Mali : Choguel Maïga dénonce la prolongation du pouvoir des militaires jusqu’en 2030

L’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, rompt son silence avec une déclaration percutante contre la junte militaire dirigée par le colonel Assimi Goïta. Il condamne fermement la décision controversée de prolonger la transition jusqu’en 2030 au moins, sans passer par des élections démocratiques. Une sortie qui ravive le débat sur la gouvernance militaire et l’avenir démocratique du Mali.

Une critique frontale contre la junte

Dans un message relayé sur les réseaux sociaux le 18 juillet 2025, Choguel Maïga dénonce ce qu’il qualifie de « confiscation de la volonté populaire » par les militaires. Selon lui, la prolongation indéfinie du pouvoir transitoire est « un affront aux aspirations démocratiques des Maliens ». Il estime que cette démarche ouvre la voie à un « régime autoritaire » sans contrôle institutionnel, ni débat public.

Une transition qui s’éternise

Initialement prévue pour deux ans après le coup d’État d’août 2020 et celui de mai 2021, la transition malienne a connu plusieurs prolongations. La récente décision adoptée par le Conseil national de transition (CNT) prévoit désormais le maintien d’Assimi Goïta à la tête de l’État jusqu’en 2030, avec possibilité de prolongation.

Cette évolution s’inscrit dans une logique de refondation institutionnelle prônée par la junte, mais largement critiquée par l’opposition et la société civile.

Réactions contrastées

  • Partisans de la junte : Ils accusent Choguel Maïga d’agir par frustration depuis son éviction en novembre 2024, affirmant qu’il cherche à « diviser » les forces armées.
  • Opposition et anciens alliés : Plusieurs figures politiques saluent sa prise de position, y voyant un signe d’espoir pour relancer le débat démocratique.

Pourquoi cette sortie maintenant ?

Après son limogeage le 20 novembre 2024, l’ex-Premier ministre s’était montré discret. Sa sortie publique intervient alors que le Mali connaît :

  • Un isolement diplomatique croissant ;
  • Une pression internationale sur le respect des engagements électoraux ;
  • Une fatigue populaire face à une transition qui semble sans fin.

Pour de nombreux analystes, cette posture marque une volonté de repositionnement politique en se présentant comme le porte-voix des aspirations démocratiques.

Quelles perspectives pour le Mali ?

Cette polémique survient dans un contexte sécuritaire fragile, marqué par la menace jihadiste persistante et une crise économique profonde. Les observateurs craignent que l’absence d’élections et la montée des tensions politiques ne compromettent la stabilité du pays.

Xolomo Tokpa

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