A Madagascar, au moins cinq morts lors du soulèvement de la jeunesse contre les coupures d’eau et d’électricité lancé par le collectif « Gen Z Madagascar » sur les réseaux sociaux, le mouvement, qui a rassemblé des milliers de personnes, a bravé jeudi 25 septembre l’interdiction préfectorale de manifester. Les liaisons aériennes ont été suspendues.
Une mobilisation inédite par sa forme et son ampleur. Jeudi 25 septembre, à Madagascar, plusieurs milliers de personnes ont bravé l’interdiction préfectorale de manifester contre les coupures d’eau et d’électricité dans la capitale, Antananarivo, à l’appel de « Gen Z Madagascar », un collectif lancé mi-septembre sur les réseaux sociaux par des jeunes malgaches, installés pour partie à l’étranger. L’organisation, qui se présente comme un « mouvement pacifique et citoyen », dénonce « les coupures d’électricité constantes et le manque d’accès à l’eau potable », mais aussi « la corruption systémique au sein des institutions » et « la pauvreté extrême qui touche une grande partie de la population », selon un communiqué publié jeudi.
Ces derniers mois, la capitale malgache a connu des restrictions croissantes d’électricité d’une ampleur inhabituelle, en partie à cause de la baisse du niveau d’eau des barrages hydroélectriques pendant la saison sèche et, surtout, en raison de la mauvaise gestion de la société nationale d’eau et d’électricité Jirama. « On n’en peut plus des délestages [coupures d’électricité]qui durent parfois jusqu’à huit heures par jour. On est obligés de préparer nos soutenances de mémoire dans le noir ou d’attendre que le courant revienne au milieu de la nuit », lâche, excédée, une étudiante en lettres à l’université d’Antananarivo.
Facinet Soumah

