L’Union Démocratique de Guinée (UDG), dirigée par Mamadou Sylla, a exprimé sa « profonde désapprobation » face à la création, par décret présidentiel, d’une Direction Générale des Élections (DGE) rattachée au ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). L’annonce a été faite le samedi 14 juin 2025 à la télévision nationale.
Dans un communiqué officiel, l’UDG estime que cette décision viole les textes en vigueur ainsi que les engagements pris par les autorités de la transition. Le parti rappelle que le décret n°2021/0261/PRG/CNRD du 30 décembre 2021, encadrant le fonctionnement du MATD, limite son rôle à un simple « appui à l’organisation des élections ».
Plus encore, l’article 180 de ce décret prévoit explicitement la création d’un organe technique indépendant chargé de l’élaboration du fichier électoral et de la supervision des scrutins à venir : référendum, élections locales, législatives et présidentielle.
L’UDG invoque également les résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen (novembre-décembre 2022), notamment les points 16 et 17, qui recommandent la mise en place d’une instance électorale indépendante, inclusive et crédible, à l’abri de toute ingérence politique.
« Une Direction Générale des Élections rattachée au MATD ne saurait, ni dans l’esprit ni dans la lettre des textes existants, se substituer à un organe électoral indépendant. » déclare le parti.
L’UDG souligne en outre que l’avant-projet de Constitution élaboré par le Conseil National de la Transition (CNT) en 2024 confirme la nécessité d’un organe indépendant pour l’organisation des élections. Ce texte prévoit également la création d’un observatoire électoral composé de représentants des partis politiques et d’organisations de la société civile.
Selon l’UDG, confier l’organisation des scrutins au seul MATD, sans consultation préalable des forces politiques, risque de miner la confiance des acteurs, entacher la crédibilité du processus électoral et ouvrir la voie à des contestations pouvant déboucher sur une crise politique.
Le parti appelle donc à la mise en place urgente d’un organe électoral véritablement indépendant, garant de la transparence, de la légitimité des résultats et de la stabilité du pays.
« Les élections doivent refléter la volonté du peuple. Cela n’est possible que si tous les acteurs politiques y sont pleinement associés. » conclut le communiqué.
Facinet Soumah