À Los Angeles, entre les lumières clinquantes d’Hollywood et les palmiers emblématiques du sud de la Californie, un nouveau battement culturel s’impose : celui de Motherland Sounds. Ce qui avait commencé en 2023 comme un modeste lancement de vin de miel s’est mué en une célébration vibrante et incontournable de l’identité est-africaine. Aujourd’hui, cet événement incarne un véritable mouvement qui allie musique, mémoire et militantisme.
Cofondé par cinq créatifs passionnés, Motherland Sounds ne se contente pas d’animer les nuits de L.A. — il redéfinit ce que signifie appartenir à la diaspora est-africaine, en particulier éthiopienne et érythréenne. Loin des clichés ou des simples tendances, cet espace mise sur l’authenticité avant le battage médiatique, et cela s’entend dans chaque note, chaque rythme, chaque voix.
Dans une ambiance chaleureuse et élégante, les DJ enchaînent des pépites musicales venues du continent : du funk soudanais vintage, des sons éthiopiens psychédéliques, jusqu’aux rythmes panafricains modernes qui font vibrer le public. Le tout se déroule dans un décor soigneusement pensé, où les projections visuelles, l’art textile, la gastronomie et les senteurs africaines composent une expérience immersive, presque sensorielle.
Mais Motherland Sounds, c’est bien plus qu’un simple moment festif. C’est un espace de reconnexion, d’expression et de fierté pour toute une génération de jeunes afro-descendants. Pour les enfants de la diaspora, nés ou élevés aux États-Unis, c’est une manière de renouer avec leurs racines, de questionner leur place, et de célébrer une culture souvent méconnue ou mal représentée.
Né de discussions profondes durant la pandémie et influencé par l’héritage du regretté Nipsey Hussle — lui-même symbole de résilience et d’engagement communautaire — l’événement porte une dimension politique et sociale forte. Il s’inscrit dans une volonté de créer un lien durable, intergénérationnel, entre l’Afrique de l’Est et sa diaspora, tout en promouvant des valeurs de solidarité, d’autonomie et de création collective.
En l’espace de deux ans, Motherland Sounds a su imposer une vision audacieuse : celle d’une Afrique de l’Est moderne, fière, créative, en mouvement. Et à L.A., où les identités se croisent et s’affirment, cette initiative culturelle devient un repère, un phare.
Élégant, émouvant, profondément ancré dans l’expérience diasporique, Motherland Sounds n’est pas qu’une fête — c’est une renaissance culturelle.
Xolomo Tokpa
