Je rêve de lire un jour une tribune collective dans laquelle des personnalités comme MM. Kemoko Toure , Khalifa Gassama Diaby, Pr Amadou Bano Barry, Tierno Monenembo, Pr Salifou Sylla et d’autres intellectuels, juristes, écrivains, sociologues, politologues, poètes, universitaires, activistes de la société civile…dénonceraient, à l’instar de leurs homologues sénégalais, des dérives autoritaristes, des violations des droits de l’homme ou prendraient publiquement position sur certaines questions essentielles concernant la vie de la Nation.
Les prises de position individuelles sont certes salutaires. Mais des tribunes collectives ont encore plus d’écho que les sorties solitaires. Les tribunes collectives peuvent empêcher « l’étiquetage » de tel ou tel acteur qui s’exprime publiquement sur un sujet donné. La Guinée est l’un des rares pays sinon le seul où l’on commence à lire un article ou une tribune par le bas c’est-à-dire par le nom de l’auteur de l’article ou de la tribune (quand le nom est indiqué en bas) pour classer celui-ci dans un groupe ethnique, dans une communauté ou dans un parti politique et dans le but final de decrédibiliser sa position.
Il est tout de même heureux de constater que malgré tout et de temps en temps des personnalités connues et respectées prennent le risque de se » mouiller » en exprimant leur désaccord face à certaines situations. D’autres auront le courage un jour de sortir du bois pour joindre leurs voix à celles des premiers. Ensemble, ils arriveront ainsi à atteindre une masse critique » d’intellectuels » qui contribuera à l’éveil des consciences. C’est pourquoi il ne faut totalement désespérer de « l’élite » guinéenne.
Me Mohamed Traoré