Ce samedi, la République de Guinée célèbre le 67ᵉ anniversaire de la création de son armée nationale, née le 1er novembre 1958, au lendemain de l’indépendance. Une date hautement symbolique qui marque la naissance d’une institution au service de la souveraineté, de la défense de l’intégrité territoriale et de la stabilité nationale.
Une armée née dans la ferveur de l’indépendance
À peine un mois après le “Non” historique au référendum du 28 septembre 1958, la jeune République de Guinée, sous la direction du président Ahmed Sékou Touré, décidait de doter le pays de sa propre force armée. Constituée d’anciens soldats guinéens revenus des rangs de l’armée coloniale française, cette nouvelle institution avait pour mission première de défendre la jeune nation face aux menaces extérieures et de participer à la construction d’un État souverain et respecté.
Durant les premières décennies, l’armée guinéenne a joué un rôle clé dans la consolidation du pouvoir national, la formation civique, mais aussi dans la coopération militaire avec plusieurs pays amis, notamment ceux du bloc africain et socialiste.
Des épreuves et des mutations
Comme beaucoup d’institutions nationales, l’armée guinéenne a connu des périodes de turbulences politiques. Elle a été au cœur de plusieurs changements de régime, notamment les coups d’État de 1984, 2008 et 2021, qui ont marqué des tournants majeurs dans l’histoire politique du pays. Ces épisodes ont contribué à façonner son image, parfois controversée, mais toujours indissociable du destin national.
Au fil des ans, des réformes ont été engagées pour moderniser les forces armées : formation professionnelle, équipement, redéploiement territorial, et participation accrue aux missions de maintien de la paix, notamment sous l’égide de l’ONU et de la CEDEAO.
Vers une armée républicaine et moderne
Sous la transition actuelle dirigée par le Général Mamadi Doumbouya, lui-même issu des forces spéciales, une attention particulière est accordée à la réhabilitation de l’image de l’armée. La professionnalisation, la discipline, la moralisation des troupes et la modernisation des infrastructures militaires figurent parmi les priorités.
Le chef de l’État a plusieurs fois rappelé que l’armée doit demeurer « au service de la nation, non d’un homme », traduisant ainsi une volonté de rupture avec les pratiques du passé et d’inscription dans une logique républicaine.
Au-delà des commémorations, cette journée est l’occasion de rendre hommage aux hommes et femmes en uniforme qui, depuis 1958, servent sous le drapeau national avec courage et loyauté.
L’armée guinéenne, forte de son histoire et consciente de ses responsabilités, continue de s’affirmer comme un pilier de la souveraineté nationale et un acteur central de la paix et du développement.
Facinet Soumah

